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0249 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 249 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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ii,XPLORATION DE 1893.   217

bien abominable ! » Cependant, après avoir observé la contrée du sommet d'une colline escarpée, nous nous rendîmes compte que nous perdrions trop de temps a vouloir prendre l'autre vallée et nous obliqulrmes au sud-est, vers le lac. Le 20, après avoir traversé sur la glace une rivière considérable descendant au lac, nous fîmes halte au pied de rochers it pic, dénudés, d'une architecture singuliére, creusés de grottes naturelles, dont l'une ressemblait au portail d'une mosquée gigantesque. Continuant notre marche, nous arrivâmes au bord mémé du Gya-ring tso. Il neigeait et nous étions enveloppés d'une brume épaisse à travers laquelle nous nous dirigions à la boussole.

Nous nous engageâmes ainsi sur la glace du lac, mais des craquements accompagnés d'un tremblement de la surface nous fit revenir précipitamment sur nos pas, et, après de longs tâtonnements causés par l'impossibilité de distinguer nettement, dans l'obscurité blanche qui nous entourait, l'eau gelée de la terre ferme, nous réussîmes à contourner le lac par l'est, nous franchîmes la glace d'un étang, traversâmes des collines et parvînmes au pied de la grande chaîne, clans un vallon vert, oii se détachaient en noir plusieurs tentes et la muraille vivante d'un gros troupeau de yaks domestiques. Ce lieu s'appelait Tag-sta pou (24 novembre).

Cependant, les cavaliers qui avaient commencé de nous suivre dés Gad-mai ne nous avaient point perdus de vue. Leur dé-ba les avait rejoints et leur troupe s'était grossie considérablement ; mais ils se tenaient toujours a une distance respectueuse. A plusieurs reprises, ils avaient essayé d'entrer en pourparlers, de gagner du temps ou plutôt de nous en faire perdre. Le 24 novembre, ils nous engagérent encore avec une insistance redoublée a nous arrôter, nous avisant que le lama-préfet de Sen-dja devait arriver le lendemain, et qu'il désirait avoir un entretien avec nous, nous assurant que, si nous voulions bien déférer ir ce désir, nous ne manquerions pas d'être contents de l'entrevue, nous promettant de nous fournir en attendant tous les vivres dont nous pourrions avoir besoin. Dutreuil de Rhins était convaincu (lue s'il s'arrétait, il y aurait bientôt autour de nous deux ou trois cents

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