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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
222 MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA I-IAUTE ASIE.
raideur, l'aspect sombre, l'énormité de cette masse avaient quelque chose, de formidable'. Dans l'est se prolongeait bien au delå du lac la
chaîne des pics neigeux, que dominait tous la lointaine et splendide pyramide du Sam-tan gang-tsa, le Glacier (le la Contemplation. Cette montagne, qui, retirée au milieu de cette région presque morte, semblait ne point daigner voir ce bas-monde du haut de sa sérénité impassible et froide et vouloir de sa cime aiguë pénétrer et s'absorber dans le vide des cieux, était bien le visible symbole de l'aime bouddhique, qui cherche h s'isoler et h se recueillir dans la contemplation des choses éternelles et de la perfection absolue, à se dépouiller de tout ce qui, bon ou mauvais, l'attache â cette existence périssable et troublée, (les désirs et des craintes, des peines et des plaisirs, des affections et des haines, aspire i supprimer en elle tout besoin, toute sensation, tout mouvement, à se confondre dans l'infini du vide et du silence, dans la vie du néant, la seule absolue et parfaite, qui ne se sent, ni ne se souffre, ne se change ni ne s'achève.
Nous avions touché le but mais nos hommes, devant les mélancolies de ce spectacle nouveau et toujours le même, éprouvaient un dégoût mêlé de stupéfaction à cette sorte d'acharnement des montagnes de glace h les poursuivre depuis trois mois, et pour nous, mieux informés, l'impression était saisissante de voir, à la latitude d'Alexandrie d'Égypte et si près de la capitale du Tibet, une telle contrée .où les manifestations de la nature inanimée étaient aussi puissantes et grandioses que celles (le la nature animée étaient faibles et rares. Le jer décembre, nous suivîmes la rive septentrionale du lac, rive montueuse, découpée de vallons s'enfonçant dans les hautes terres et de promontoires s'avançant loin dans les eaux que bordait une étroite frange de glace. Il n'y avait toujours pas d'arbres, mais seulement, croissant dans les fentes des rochers, des petits genévriers (choug-pa), dont la fumée est considérée par les Tibétains, par les Mongols et même par les Turcs musulmans comme agréable h la divinité. En fait de gibier,
1. Le mont Tcha-ri mé-rou.
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