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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0257 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 257 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1893.   .   225

Circonstance, trop commodes à nos adversaires. Un point nous gênait, c'était l'affaire du préfet deSen-dja aux sommations duquel nous avions refusé de nous rendre. Nous prévînmes les objections qu'on pouvait nous faire à cet égard en écrivant au Légat Impérial qu'un individu se prétendant fonctionnaire du gouvernement avait voulu nous arrêter en plein désert, que comme nous n'avions aucune preuve de sa qualité véritable et qu'en tout cas il n'était pas muni de pleins pouvoirs du gouvernement central, nous n'avions pu ni dû entrer en pourparlers avec lui, qu'enfin il avait osé prendre mon cheval par la bride et l'avait fait tomber, injure grave pour laquelle nous exigions des excuses, si cet homme était réellement un personnage officiel. Or, le préfet n'avait rien imaginé de mieux pour se faire pardonner de nous avoir laissé passer que de nous accuser de l'avoir blessé au bras d'un coup de pistolet. Mandé à Lha-sa, on vit bien qu'il avait menti et sa mauvaise ruse tourna en notre faveur. Le gouvernement nous fit officiellement des excuses, et un incident qui avait paru capable d'affaiblir notre argumentation, la fortifia au contraire.

Peu à peu, quelques hommes armés vinrent s'installer près de nous ; mais ce ne fut que onze jours après notre arrivée, lorsque se montrèrent les premiers délégués du gouvernement, que fut réunie une troupe assez considérable pour nous opposer un obstacle sérieux. Si donc nous avions jugé nécessaire ou utile de continuer notre marche, rien n'eût été plus facile que de pénétrer jusqu'au village de Dam, de l'autre côté de la chaîne méridionale, et là même nous n'eussions été arrêtés que par le manque de vivres et la fatigue des animaux. En supposant que notre plan eïit été de nous avancer coûte que colite le plus près possible de Lha-sa, nous aurions pris nos mesures en conséquence : à la fin d'octobre, au lieu d'incliner notre route à l'ouest, nous l'aurions inclinée à l'est, de façon à gagner les quelques jours indispensables. D'ailleurs j'estime, après expérience faite, et je dis ceci pour l'instruction de voyageurs futurs, qu'avec une meilleure méthode démarche que celle adoptée par nous, on peut tout ensemble ménager davantage les animaux et faire plus de chemin. En effet, les haltes

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