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0258 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 258 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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226   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

prolongées ne sont d'aucun profit pour lés animaux dans ces pays à haute altitude où il n'y a pour ainsi dire point d'herbe; au moins dans la saison où nous avons vóyagé; on ne doit donc s'arrêter que les jours réclamés par les observations astronomiques et lorsque le temps n'est absolument pas maniable. En revanche, il ne faut en aucun cas marcher plus de sept heures par journée ni forcer les chevaux ni surtout les chameaux d'allonger leur pas le moins du monde : pour le mince plaisir de camper une demi-heure plus tôt, on impose aux animaux dont on presse la marche un supplément de fatigue considérable qui a les plus fâcheuses conséquences. En appliquant rigoureusement et patiemment la méthode que j'indique, on peut parcourir en moyenne, haltes comprises, prés de vingt kilomètres par jour. De cette tacon, et sans modifier notre itinéraire, nous aurions mis pour aller de Tokouz Davân au Nam tso environ 70 jours au lieu de 85 et notre caravane n'eût certainement pas été en plus mauvais état qu'elle ne l'était en effet deux mois après notre départ de Tchertchen. Eh bien ! imaginez un voyageur ayant assez de ressources pour réunir une caravane corn-portant largement cent jours de vivres pour environ vingt-cinq hommes, dont une douzaine seraient des soldats exercés, triés sur le volet, il aurait sans difficulté dépassé Dam, atteint Pou-mdo dzong, et probablement il n'aurait trouvé là en face de lui qu'une troupe insuffisante A qui la bonne mine de ses hommes en aurait imposé et que la crainte des conséquences et des responsabilités, plus encore que la lâcheté, auraient empêchée d'en venir aux extrémités (l'un conflit armé, car le mot d'ordre donné par le gouvernement aux gens chargés d'arrêter les Européens est : dans les paroles de la fermeté, mais dans l'action de la prudence, de la prudence et encore de la prudence. De la sorte je crois qu'il ne serait nettement arrêté qu'aux portes même de Lha-sa et les vingt et quelques jours de vivres qu'il aurait encore lui permettraient de jouir à son aise des transes mortelles où sa présence jetterait la moinerie du pays.

Nos intentions étaient autres comme aussi les conditions de notre caravane, aussi fut-ce sans trop, d'impatience que nous attendîmes