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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0268 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 268 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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236   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

ceux-là môme qui auparavant prétendaient qu'il n'avait rien à voir en cette affaire, et, en effet, ils étaient de fort petits personnages devant lui et baisaient la poussiére à ses pieds. Nous leur fîmes confidence de ce que le vice-légat nous avait dit que si nous avions un passeport pour I.ha-sa il nous mènerait sur le champ au pied du Po-ta-la. « Nous allons donc, ajoutâmes-nous, faire demander â Pékin ce passeport que, vu les liens (l'étroite intimité qui existent entre la Chine et la France, vu l'impossibilité de faire aucune objection sérieuse, on ne nous refusera certainement pas ; et, de cette manière, nous ferons prochainement visite au Talé Lama ». On fut grandement scandalisé et l'on nous répondit que, même si nous avions un ordre de Pékin, l'on ne nous laisserait pas passer. Il ne servait de rien de leur faire toucher du doigt l'inconséquence de leur langage et l'incompatibilité qu'il y avait entre leurs paroles et celles du vice-légat; en vain leur disions-nous : « Au moins mettez-vous d'accord ! » Ils n'éprouvaient pas le besoin de se mettre d'accord et leurs contradictions ne les embarrassaient pas du tout. « Nous sommes convaincus, disaient-ils, que vous ne nous voulez point de mal et nous avons de vous la meilleure opinion ; mais notre

religion est telle que votre présence souillerait le sol sacré. »    « Mais
enfin vous admettez chez vous des Musulmans, des Pon-bo, de Brahmanistes, et, s'il suffit d'être bouddhiste pour avoir droit d'entrer, il y a en France des bouddhistes très sincères. Les accueilleriez-vous s'ils se présentaient ? » — Sans doute, tout bon Bouddhiste a le droit de venir it Lha-sa, mais nous aurions toujours lieu de suspecter la bonne foi d'un Européen qui ferait profession de bouddhisme. Quant aux musulmans et autres, nous les tolérons parce qu'ils sont insignifiants; les Pi-hng (Européens) sont les seuls qui soient à considérer ». Ils montraient ainsi le fond de leur sac et que la peur était le principe de leur conduite, peur qui s'est accrue en môme temps et dans la môme proportion que la puissance anglaise dans l'Inde. Ils songeaient que si nous, voyageurs scientifiques et Français, n'étions pas dangereux,. des Anglais, semeurs d'intrigues, de discorde et de conquête, entreraient par la porte que nous ouvririons, sans compter que derrière nous ils