国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
F.XPLORATION DE 1893. 239
Ta-tzeu', profita néanmoins de la première occasion pour faire son paquet et s'en aller. Trois hommes seulement restèrent fidèles : Younous, qui était trop malade pour songer å partir, Mohammed-Iça, qui n'était pas sujet chinois, était moins fou que les autres et vit en demeurant à son poste un excellent moyen de se distinguer et de faire augmenter ses appointements, enfin l'ombre de Mohammed-Ica, Abdourrahmân. Le secrétaire chinois fut le premier â rentrer au bercail sur l'intervention du vice-légat, qui fut enchanté de pouvoir nous prouver å si bon compte ses bons sentiments. Quelque temps après, les autres demandèrent leur grâce ; mais Dutreuil de Rhins était trop courroucé de leur lâcheté, il refusa. De leur côté, les Tibétains et les Chinois s'opposaient énergiquement à leur départ. Après de vaines et agaçantes discussions, Dutreuil de Rhins céda de mauvaise grâce et reprit ses hommes, sauf les trois plus mauvais qu'il renvoya par la route des pèlerins mongols.
Ces incidents ne lui faisaient pas perdre de vue la suite des négociations. Les délégués de Lha-sa, qui s'ennuyaient, essayaient de divers artifices pour nous persuader de lever l'ancre. Le vice-légat nous assurait qu'il y avait des monstres redoutables dans le Nain tso, qu'une vieille femme venait d'être mangée par un ours, qu'on entendait les loups hurler la nuit et que lui-même n'osait plus dormir sans avoir un sabre à son côté. Les mousquetaires chevelus faisaient parfois des exercices militaires avec ostentation et poussaient des clameurs épouvantables. Un jour, l'on s'avisa d'une comédie solennelle : comme nous étions chez le vice-légat, tous les lamas en corps vinrent supplier å genoux Son Excellence de vouloir bien débarrasser le pays des étrangers ; la prière était pressante et quelque peu insolente. Son Excellence, se tournant vers nous, nous dit,: « Voyez ! la situation est difficile, il ne faudrait pas la tendre davantage. » — « Je comprends parfaitement, répliqua Dutreuil de Rhins, que vous soyez fatigués de rester
1. C'est ainsi que les Chinois appellent par mépris les Barbares Mongols et Mantchoux, les Tatars.
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