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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
240 MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.
clans cet affreux désert ; je ne le suis pas moins 'que vous. Que n'allons- nous tous au village de Dam, au delà des monts ? nous y causerons beaucoup plus à l'aise. » — « Il est aussi impossible d'aller à Dam qu'à Lha-sa. » — « Eh bien ! attendons la réponse du gouvernement. » A la fin du mois, la réponse vint. Non seulement le gouvernement interdisait aux étrangers de se rendre à Lha-sa ou même à Dam, mais il leur ordonnait de reprendre sans délai la route par où ils étaient venus, ajoutant que si ces ordres n'étaient pas rigoureusement exécutés, les négociateurs seraient jetés, pieds et poings liés, dans la rivière. En nous annonçant cette nouvelle, les délégués chinois et tibétains parurent péniblement affectés. « Nous avons fait ce que nous avons pu pour vous, dirent-ils d'un air de commisération ; tout est inutile. » Il n'est peut-être pas nécessaire d'ajouter que nous ne vîmes pas le moindre papier du Roi ni des ministres, mais il était clair qu'il était hors de propos d'insister davantage. Dutreuil de Rhins déclara -que si la réponse des autorités de Lha-sa n'était pas sage peut-être, ni conforme à leurs' intérêts bien entendus, c'était leur affaire, que lui, en sa qualité de voyageur pacifique, se considérait comme tenu de déférer à leurs ordres, qu'en conséquence, il renonçait à son projet de pénétrer plus au sud ; mais qu'il ne croyait pas contraire à l'esprit de ces instructions de demander à s'en aller par la route de Si-ning, selon les termes de son passeport impérial, et à séjourner, sur cette route, au village de Nag-tchou le temps nécessaire au rétablissement de sa santé et à la reconstitution de sa caravane, car il estimait qu'un gouvernement qui se respectait ne pouvait sous aucun prétexte laisser se morfondre en plein désert des voyageurs officiels. « C'est mon dernier mot, » dit-il, et il rompit l'entretien.
Le lendemain, nous allumes voir le vice-légat, qui avait quelque chose de grave et de mystérieux dans le visage. Lorsque le page eût
servi le thé et présenté à Dutreuil de Rhins 'la pipe de l'hospitalité, le mandarin lui fit signe de sortir, s'assura que personne n'écoutait à l'entour et après un silence destiné à ménager l'effet de son discours, il nous dit d'une voix basse et pénétrée que les Tibétains étaient
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