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0274 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 274 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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242   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

ma tente Usée qui a un besoin Urgent dé réparations. Vous ne pouvez me refuser quelque chose d'aussi insignifiant pour vous, d'aussi nécessaire pour moi, ni me' forcer à voyager sans être prêt, au mois de février, époque où les chemins sont à peu près impraticables. Vous n'avez cessé, du reste, de me promettre, d'accord avec les délégués tibétains, que vous feriez tout pour m'aider à continuer mon voyage dans de bonnes conditions, c'est sur cette promesse que je compte aujourd'hui. Quant a ce que vous me dites de l'obstination et du mauvais vouloir des lamas, j'ose croire que vous êtes trop modeste, que vous ne faites pas assez cas de vos moyens de persuasion, que vous estimez trop peu la puissance de l'Empereur. » Le vice-légat eut l'air de penser que Dutreuil de Rhins était un terrible homme qu'il n'était point commode de faire changer d'avis. Nous savions fort bien ce qu'il fallait prendre ou laisser des discours du raffiné diplomate. Ces lamas, d'où, si on l'écoutait, venait tout le mal, étaient, quand on les voyait en particulier, les gens les plus aimables et les plus complaisants, les plus respectueux en môme temps de. l'autorité chinoise. On leur faisait jouer le rôle de croquemitaines malgré eux. « Enfin, dit le vice-légat, je vais faire appeler les Tibétains, vous verrez bien ce qu'ils disent. » Eux venus, il n'y eut qu'une voix contre nos propositions : nous aurions d'autant plus tort d'insister qu'il n'y avait pas de maisons a Nag-tchou. — « Pas de maisons à Nag-tchou ! » — « Demandez plutôt au préfet lui-même. » On alla quérir cet honorable fonctionnaire qui, se présentant, témoigna hautement qu'il n'avait jamais vu la moindre maison dans tout le district de Nag-tchou, où cependant il résidait depuis plusieurs années. — « Alors, dîmes-nous, vous vivez sous la tente ? » — « Parfaitement. » C'était comme si le préfet de Seine-et-Oise eût déclaré qu'il n'y avait point de palais ů Versailles. Le mensonge était trop grossier pour ne pas aller directement contre son but. Nous persistâmes dans nos exigences. « Au fait, finirent par dire les délégués de Lha-sa, ce n'est point lå notre affaire. Le préfet de Nag-tchou est maître dans son département et responsable de ce qui s'y passe. Qu'il dise s'il veut ou non vous accepter. » Le fonctionnaire interpellé se