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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0282 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 282 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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250   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

lecteur d'impôts et de chef de police. C'était un joyeux vivant qui tàchait de se donner un air sérieux, chose difficile avec son crâne en pointe, passablement dégarni, ses vastes oreilles écartées et rougeaudes, ses petits yeux i'i fleur de tête émerillonnés ou hébétés selon les moments, son grand nez osseux fleuri d'eau-de-vie. Dans sa famille, ainsi qu'il nous l'expliqua, on était Lang-yig de père en fils conformément à la coutume du Tibet et il était aussi fier de l'écritoire qui lui pendait à la ceinture qu'un gentilhomme de son épée. Il était conjointement avec ses deux frères mari partiel d'une dame de Gyang-tsé, sa ville natale ; en revanche il était à Nag•tchou unique propriétaire de deux épouses. Comme, pour le faire parler, nous lui disions que, d'après nos idées, on ne considérait pas comme correct d'avoir ainsi une femme à plusieurs en même temps que plusieurs femmes å soi tout seul, il se fàcha et nous répondit que nos idées étaient des idées de barbares, qui n'entendaient rien å la morale : « Entre frères on n'a rien h se refuser. » — « En sorte que si vos frères venaient à Nag-tchou... » — « Distinguo ! c'est une autre affaire. Ma femme de Gyang-tsé vit sur notre propriété paternelle, commune et indivise; elle participe donc elle-même à ces qualités de la propriété. Au contraire mes femmes de Nag-tchou vivent de mes biens personnels et privés et c'est pourquoi elles sont ma propriété personnelle et privée, oit mes frères n'ont rien à voir. C'est logique. »

Sous ses ordres il y avait quelques jeunes gens fashionables avec des bordures en peau de panthère à leur tunique, de 'belles boucles d'argent leurs oreilles, des turquoises et des coraux ii la tresse de leurs cheveux. Tantôt ils lançaient joigneusement en avant leurs ehe-veaux, tantôt il les faisaient piaffer sur les flancs de la caravane en jetant au vent les notes d'une chanson profane, tandis que des vieillards de soixante à soixante-dix ans, aux longs cheveux gris flottant sur leurs épaules, s'en allaient de leur petit train paisible en disant leurs prières d'un ton de voix nasillard, qui parfois s'élevait haut et grave, puis retombait tout à coup dans un murmure confus. Il est curieux que des peuples fort éloignés et forts différents les uns des autres se soient