国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
270 MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.
nord. Nous avions fait des choses plus difficiles; mais les circonstances .devaient nous faire changer de plan.
La gorge où nous étions entrés était celle du Char-rong tchou, affluent du Chag-tchou, une des trois principales sources de la Salouen avec le Nag-tchou et le Sog-tchou. Elle est tees_ étroite, profonde, entre des montagnes à pic. On passe oh l'on peut, sur la rive gauche ou sur la rive droite, sur le flanc des montagnes ou sur la glace même de la rivière. Le 17 mars, nous quittâmes cette gorge pour atteindre sur les montagnes de gauche le plateau de Tsa-gni oi'i était plantée la tente d'un chef de tribu indigène, l'A-tag mé-ma. C'était un « pon-bo » qui nous parut être un fort brave homme accueillant et serviable. Il nous montra un papier due lui avait donné â son passage M. Bower, qui se louait des services qu'il en avait reçus. Nous crûmes utile de nous arrêter trois jours en ce lieu, tant pour recueillir des renseignements sur le pays que pour permettre à nos yaks de manger et de se reposer. Ils en avaient besoin,. car ils avaient fait une marche fatigante dans la gorge du Char-rong tchou et n'y avaient trouvé qu'une maigre pitance. Ce fut au campement suivant, prés du lac Tso Ngong-kar, que
nous quittèrent le tong-yig et les hommes de Nag-tchou (22 mars). Nous les récompensâmes largement de la peine qu'ils avaient prise de
venir jusque-là et de tout de ce qu'ils avaient fait ou auraient pu faire
pour nous être utiles et agréables. Leur présence avec nous n'avait
plus de raison d'être. D'une part, ils ne connaissaient plus assez la
région pour nous donner les noms des lieux ou des renseignements
sur les environs ; d'autre part, autant un homme comme le tong-yig
dé Nag-tchou eút été pour nous une excellente recommandation en
pays orthodoxe, autant il était dépourvu de crédit en pays hérétique.
Nous ne devions compter que sur la sympathie des Pon-bo, au
milieu desquels nous nous trouvions. Elle ne nous fit pas défaut.
.Le 23 mars, j'allai, en compagnie d'un seul interprète, rendre visite A
un campement de Tibétains, situé â quelques kilomètres de notre
tente. A quatre ou cinq cents pas, selon la coutume, une avalanche de
chiens fondit sur nous, aboyant furieusement, montrant des crocs
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