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0304 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 304 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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279   ''MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

bonne humeur. On parla de ces étranges peuples d'Occident dont les inventions merveilleuses touchent de si près å la sorcellerie, et dont la renommée toute jeune et vague encore, mais sans cesse grandissante, frappe vivement les imaginations naïves de ces nomades perdus dans leurs montagnes solitaires ; on parla des récents voyageurs, de M. Bon-valot, du Prince français, du « captain » (M. Bower), de M. Rockhill, on admira leur audace, leur endurance à la peine, leur générosité, leur esprit de courtoisie et d'équité. « Mais, ajoutèrent-ils, puisque chez vous il y a tant de gens assez hardis pour entreprendre de si longs voyages, pourquoi ne venez-vous pas plus souvent ? nous vous rece-• vrions à bras ouverts. Sans doute, le gouvernement de Lha-sa ne vous voit pas d'un bon oeil, mais aussi nous-mômes ne sommes pas amis avec les gens de Lba-sa. Ce sont eux qui ont abattu notre religion jadis puissante, qui la maintiennent dans une infériorité dont nous ne pouvons lei relever, car nous sommes faibles et seuls. Ce qui leur déplaît est donc fait pour nous plaire. » Puis ils poussèrent une charge A fond de train contre le Talé Lama et le dé-ba-djong, raillèrent la couardise et la niaiserie de la population qui se laissait gruger par un tas de lamas imposteurs, cupides et hypocrites qui montraient une mine austère et faisaient la fête en cachette. — « Et les Chinois ? » leur dis-je. Un court silence se fit, car la question les embarrassait. (( Les Chinois, dit enfin l'un d'eux en secouant la tête et nettoyant le fourneau de sa pipe, sont trop bons pour les gens de Lha-sa ; mais l'amban de I.ha-sa est un grand seigneur ; il est notre chef et ne nous fait point (le mal. »

Revenant sur ce qu'ils avaient dit précédemment, je leur déclarai

qu'en voyageant dans ces régions nous n'avions nullement l'intention de créer des difficultés au gouvernement de Lha-sa, que nous étions

en route sous la protection de l'Empereur de Chine et que nous devions

les mêmes égards ů tous ses sujets; que cependant nous ne pouvions point ne pas éprouver une très vive et particulière sympathie pour ceux qui

nous faisaient un si bon et si amical accueil. J'insistai sur la gratitude que je leur en avais et je terminai en leur demandant un guide. Deux

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