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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0307 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 307 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORA'T'ION DE 1894.   275

votre carte le nom de ce confluent, lei tout près, où vous voyez ce tcho-rien peint en rouge. Tous ceux qui repasseront par ici pourront le reconnaître. C'est Oua-bé soum-do. » Surpris d'une pareille observation de la part d'un indigène, nous eűmes d'abord l'idée que nous étions peut-être en présence d'un agent du gouvernement de l'Inde ; mais outre que nous ne pûmes rien découvrir de suspect ni dans sa personne ni dans sa manière de parler, tout le monde le connaissait pour un homme du pays. Comme nous voulions le faire causer, il nous dit qu'il lui fallait rentrer chez lui et qu'il n'avait pas de temps à perdre en beaux discours. Nous lui demandâmes s'il voulait nous vendre des yaks pour remplacer deux des nôtres qui étaient fourbus. Il nous répondit que oui si nous voulions aller les chercher et lui en donner beaucoup d'argent. Et le vieil original, nous tournant le clos, s'éloigna en faisant tourner son moulin il prières.

Peu après vint une femme assez pigée, accompagnée d'un très joli garçon d'environ 15 ans, au teint mordoré comme les vierges de Raphael, et coiffé d'un bizarre casque de carton doré. Il exécuta quelques gambades et nous demanda hi manger. Il nous apprit qu'il était fils d'un lama pon-ho, qui était mort, le laissant seul avec sa mère et sans ressources. Lui-même était lama comme son père, mais il était trop jeune encore et le métier ne payait pas. Nous lui proposàmes de nous servir de guide moyennant un honnête salaire. Sa mère y consentit, å condition qu'il ne restiit pas trop longtemps absent. Il partit donc avec nous. Le froid était encore mordant et le vent était vif. Le pauvre garçon qui, h l'exemple de beaucoup de Tibétains, ne portait point de culottes faute d'argent pour en acheter, grelottait et était obligé de serrer sa robe à la hauteur des genoux au moyen d'une ficelle pour que l'air ne pénétrait pas trop. Au reste, il fut plein de zèle h nous renseigner. 11 inventait des noms aux moindres montagnes, et, voulant nous en donner pour notre argent, il les inventait très longs : il croyait que nous en mesurions le prix h l'aune.

A moins de cinq kilomètres de notre campement du Sog tchou nous constatàmes la bifurcation de deux routes. Celle de gauche,

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