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0308 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 308 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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276   MISSION SCIENTIFIQÚE DANS LA HAUTE ASIE.

qu'on appelait la route des Ngo-log, était évidemment celle de Si-ning; l'autre était celle de Ta-tsien-lou, mais, sachant qu'elle passait par les

sources du Mékong, nous la préférâmes à la première. La traversée de la vaste chaîne de montagnes qui sépare le bassin du Sog tchou de celui du Dam tchou est fort malaisée. Le 28 mars, nous passâmes le col escarpé du Gy-ring la (5,050 m.), le lendemain, après avoir franchi un champ de glace au pied du Dam-tao la, nous campâmes â mi-hauteur au milieu de la neige profonde d'un mètre. Le 30, passant le col, notre caravane redescendit la pente nord, très raide et couverte d'une épaisse couche de neige où les yaks disparaissaient jusqu'au cou. Le jour suivant, nous atteignîmes la ligne de partage des eaux au col de Nya-ka mar-bo (4,950 m.). A partir de là, les montagnes n'ont plus l'aspect abrupt et tourmenté qu'elles offrent du côté du Sog tchou. Elles s'abaissent en pente très douce sur le Dam tchou formant une sorte de plateau å peine accidenté que des collines aplaties bornent au loin. Le Tao tchou, qui est la branche la plus méridionale des sources du Yang-tzeu kiang, y étalait ses eaux gelées sur • une largeur dépassant parfois sept cents mètres. Aussi la vallée du Dam tchou, dont il est l'affluent, quoique plus éloignée de la ligne de partage des eaux que la vallée du Sog tchou, est-elle beaucoup plus élevée que cette dernière (4,750 m. au lieu de 4,500). En arrière on a une belle vue sur une longue suite de pics de la chaîne du Dam-tao la, pics qui du côté nord apparaissent comme vêtus de pied en cap d'un manteau de neige tandis que du côté sud ils n'ont qu'un capuchon blanc rabattu sur leur tête. En.avant le pays est plat et morne. Le I er avril, comme une brume chargée de neige, que les rafales du vent étaient impuissantes å chasser, faisait peser sa tristesse sur ce paysage monotone, sans formes et sans couleurs, nous arrivâmes aux premières tentes des Tibétains Doung-pa. Cette tribu dépend du Nan-tchen . gya-po (rgyal-po), roi très vénérable et très fainéant qui campe dans le bassin du Mékong entre Gyé-rgoun-do ét Tcha-mdo. Nous étions désormais dans la circonscription du légat impérial de Si-ning.

Nous Times halte deux jours â cause du mauvais temps. Le soir du

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