国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0310 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 310 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000197
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

278   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA I-LAUTE ASIE.

femmes, leurs troupeaux enlevés sans pitié, heureux quand ils ne sont pas tués eux-mêmes pour avoir tenté une résistance impossible.

Le 6 avril, nous traversâmes le Dam tchou, c'est-â-dire le fleuve boueux. Nous ne Ornes nous rendre compte si son nom était mérité, car les eaux étaient gelées, mais la vallée large et plate n'offrant qu'une pente très faible, la rivière se divise en sept bras dont le plus considérable mesure quatre-vingts mètres. A la fonte des neiges íl doit se former lit comme un grand lac bourbeux d'une largeur de plusieurs kilomètres. C'est sur le bord de cette rivière A trois journées de marche en amont que réside le grand chef des Doung-pa, å Dam-sar-tsa-ho. Il vit sous la tente, car il n'y a pas de maisons dans le pays.

Le 8 avril, vers 9 heures du matin, nous eűmes la satisfaction, en franchissant le col Dza-nag Loung-moug la de toucher à l'un des buts que nous nous étions proposés. De ce col en effet, haut de 5,110 mètres, descend le Loung-moug tchou, la plus occidentale des origines du Mékong. La joie de la découverte, qui suffit å faire oublier â tout bon explorateur les misères d'un voyage, se doublait pour nous par ce que cet humble filet d'eau, maintenant immobile sous la glace, mais qui allait bientôt rompre ses liens pour courir à travers monts et plaines jusqu'à la terre française, établissait une communication, imaginaire et cependant réelle, entre nous et la patrie dont nous n'avions rien entendu depuis de si longs mois. En tenant un bout de ce fleuve dont la France tient l'autre bout, nous nous sentions plus près de chez nous, et nous ne remarquions plus combien le spectacle qui nous entourait était iipre et désolé, combien mornes ces failles béantes et silencieuses, combien mélancoliques ces montagnes rougeAtres et arides, çâ et IA plaquées d'une neige mince et sans éclat.

Le Loung-moug tchou prend le nom de Dza-nag tchou après son confluent avec le Nor-pa tchou. Sa vallée, généralement resserrée entre des montagnes escarpées et habitée par quelques rares Tibétains Gédji, nous conduisit jusqu'au confluent du Dza-gar tchou, A partir duquel la rivière prend le nom de Dza tchou qu'elle conserve sur tout le ter-