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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0311 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 311 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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ENPLOßATION DE 1894.   279

ritoire tibétain. Maintenant que les sources du Mékong étaient bien déterminées, il n'entrait pas dans le plan de Dutreuil de Rhins de descendre le fleuve plus bas. Il lui aurait convenu de remonter au nord par la vallée du Dza-gar tchou, de chercher un passage ů travers les montagnes qui se dressent h la source de cette rivière pour rejoindre au dal la route de Si-ning. Mais les yaks avaient marché plus lentement que nous ne l'avions prévu et n'avaient pas montré autant de résistance à la fatigue qu'on nous l'avait fait espérer. Depuis Nag-tchou, on n'avait parcouru en moyenne que dix kilomètres par jour en tenant compte des haltes nécessaires tant au repos des animaux qu'aux observations astronomiques. A ce taux il nous fallait encore prés de cent jours pour gagner Si-ning par une route déserte presque jusqu'au bout, or nous avions à peine pour cinquante jours de vivres. D'autre part, malgré le soin que nous avions eu de prendre des yaks de rechange ii raison d'un pour trois, le nombre des invalides nous prouvait que nous n'aurions plus un animal vaillant bien avant .d'arriver à destination. Il fallait donc nous procurer quelque part des vivres et des animaux, sans cependant aller jusqu'â Gyé-rgoun-do, ce qui nous aurait beaucoup trop détournés. Nos guides Doung-pa nous avaient quittés peu après le passage du Loung-moug la et parmi les habitants du pays aucun n'avait consenti à les remplacer. Le hasard nous fit rencontrer de nouveau cinq jeunes lamas errants que nous avions déjà vus quelques jours auparavant marchant bravement par le vent et la neige, le bitton i la main et le sac au dos. Originaires du pays d'Amdo et du Kan-sou, ils étaient allés à Lha-sa se présenter au. Talé Lama et, maintenant, retournaient chez eux par Gyé-rgoun-do et le pays des Hor Kang-sé. Portant tous leurs biens sur leurs épaules, vêtus de chétives robes de laine, ils allaient, bravant les rigueurs de l'air, les aspérités et les longueurs du chemin, couchant sous le ciel, dans les bras les uns des autres pour se réchauffer, vivant de ce qu'on leur donnait par charité ou en échange de quelques prières pour conjurer les démons et la mauvaise fortune. Ils n'avaient pas à se féliciter de la générosité des Gé-dji, mécréants, disaient-ils, peu soucieux de religion et durs aux pauvres