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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0312 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 312 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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280   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

gens. Depuis trois jours on ne leur avait donné qu'un chevreau crevé dont ils avaient déjà mangé la moitié à eux cinq ; heureusement, grâce A la fraîcheur de la température, l'autre moitié avait encore une odeur très supportable et leur permettrait de marcher encore deux jours et demi jusqu'à Ta-chi gon-pa, où sans doute les lamas, leurs frères, regarniraient leur sac. Ils nous apprirent que Ta-chi gon-pa, c'est-à-dire le monastère de la félicité, était situé sur les bords du Dza tchou, qu'il comptait près de trois cents moines et que dans deux ou trois jours devait s'y tenir une grande foire. Dutreuil de Rhins résolut de s'y rendre, espérant pouvoir y acheter ce dont il avait besoin.

Immédiatement après le confluent des deux torrents Dza-nag et Dza-gar, la rivière, qui s'encaisse brusquement, forme un rapide ; ses eaux, libres pour la première fois, et pour un moment seulement, dans la partie la plus profonde de leur lit, courent en bouillonnant entre deux bancs de glace. Le sentier, qui suit le pied d'une montagne très escarpée sur la rive droite, est interrompu par un gros rocher qui surplombe la rivière. On estobligé de passer sur le banc de glace, qui alors, attaqué par le dégel commençant, était fort étroit. Nos hommes durent décharger les animaux et, avec les plus grandes précautions, transporter les colis à la main de l'autre côté du rocher. On voulut faire passer les yaks un par un. Mais ils étaient peu dociles : ils se jetaient les uns sur les autres, se pressaient, se bousculaient, et dès que l'un d'eux s'était dégagé, il se précipitait par l'étroit passage, glissant sur la glace et se heurtant au rocher. J'admirai une fois de plus combien ces animaux, malgré leur apparence lourde et gauche, sont en réalité agiles et sûrs de pied ; car en dépit de ce désordre aucun d'eux ne tomba à l'eau. C'est ainsi que nous mîmes une heure å franchir une distance de cent mètres. Au campement de ce jour nous perdîmes deux moutons, empoisonnés par les mauvaises herbes qu'ils avaient mangées. On nous dit que cet accident n'était pas extraordinaire. Il est cependant curieux qu'en ce voyage rien de semblable n'arriva ni å nos yaks ni à nos chevaux.

Le surlendemain, 15 avril, nous fûmes témoins de phénomènes