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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0314 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 314 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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282   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

connaissaient, et ils n'éprouvaient aucun désir d'en connaître davantage. L'exiguïté de leurs besoins intellectuels, en leur őtant toute idée de s'élever au-dessus de leur condition présente, leur permettait d'en être parfaitement contents. Ils avaient usé la plante de leurs pieds sur les landes sèches du Gobi et sur les rocs du Tibet, ils souffraient de la faim et du froid, ils se nourrissaient le plus souvent de viande morte et d'eau claire, ils étaient, chez eux, battus du grand fouet de leurs chefs, , en voyage, méprisés des Chinois et des lamas, insultés par les pâtres tibétains dont ils mendiaient leur pitance quotidienne ; mais ils avaient comme des loups errants la liberté dans la steppe et la montagne, l'insouciance et la sérénité d'animaux bien portants, et la vie leur était douce.

L'étroitesse de la vallée du Dza tchou oblige à passer plusieurs fois d'une rive sur l'autre et la rivière était déjà difficile à traverser ; à 9 heures du matin, c'est-à-dire presque à morte eau, elle mesurait 29 mètres de largeur, O'n,95 de profondeur moyenne et filait i' ,25 à la seconde. Il fallut enlever aux yaks, trop bas sur jambes, les colis qui craignaient l'eau et les attacher un par un sur la selle des chevaux, ce qui nous fit perdre une heure à chacune des deux dernières traversées.

Le 16 avril, comme nous approchions de Ta-chi gon-pa, deux cavaliers armés vinrent à notre rencontre et nous signifièrent que les nobles lamas désiraient nous voir prendre un autre chemin. Pour toute réponse Dutreuil (le Rhins sortit son passeport chinois; interdits, les deux cavaliers tournèrent bride. Bientôt nous campions au bord du Dza tchou sur une plateforme longue de deux kilomètres et large de plus de trois cents mètres (4,400 métres). Quoique tout près du monastère, nous ne le voyions pas, car il était caché par une saillie de la montagne. Les deux cavaliers revinrent, à pied cette fois, nous dire que puisque nous avions l'autorisation de Pékin nous pouvions passer où il nous plairait, mais que les seigneurs lamas entendaient n'avoir aucune relation avec les seigneurs étrangers.

Pour tâcher de ramener les lamas à de meilleurs sentiments, de leur expliquer les nécessités (le notre situation et de les assurer (le nos