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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0316 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 316 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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284   MISSION SCIENTIFIQUE. DANS LA I-IAUTE ASIE.

du sel, quelques armes et vases de cuivre du Sdé-rgyé. Un hindou, qui participait du vagabond autant que du marchand, vendait du safran et quelques bibelots sans importance, comme des grains de corail et'des perles fausses. Dans la cour même du monastôre, à côté de la chapelle, s'étaient installés deux ou trois marchands chinois. Devant leur porte deux pourceaux pataugeaient, grognant et criant quand les clients les heurtaient au passage. A l'intérieur on voyait des piles de cotonnades et de briques de thé, des sacs de farine, quelques rouleaux de soie, des bottes, des tasses de porcelaine, du tabac et un fouillis de quincaille rongée de rouille, canons de fusil, haches, marmites. La contenance des Chinois, si grave et composée qu'elle fût, trahissait une certaine gêne, un mélange de mépris pour cette foule de race inférieure qui les entourait, et d'inquiétude de se sentir seuls et sans défense au milieu de ces barbares dont un soudain caprice pouvait changer la bienveillance du moment en une violente hostilité. Cependant la foule qui se pressait assez nombreuse dans l'étroite vallée était gaie d'aspect et joyeuse d'humeur. Tout le monde était en habits de fête: robes de laine bleues ou rouges, quelquefois, pour les femmes, rayées de couleurs diverses, ou garnies de bordures aux teintes éclatantes. Lés jeunes hommes, qui s'étaient lavé la figure et peigné les cheveux pour la circonstance, fiers et portant beau, un anneau d'argent å l'oreille gauche, un sabre orné de gros grains de corail passé au travers de la ceinture, plaisantaient et coquetaient avec les jeunes femmes, dont la chevelure aux innombrables petites tresses était chargée de monnaies d'argent, de perles et (le turquoises, et dont le visage vermeil, débarrassé de l'ordinaire enduit noir, ne dénotait point une âme farouche. Ici, au milieu d'un groupe, deux hommes traitaient une affaire, marchandant et discutant avec entétement ; ils se prenaient mutuellement la main droite cachée sous leur longue manche pour indiquer par la pression des doigts le prix qu'ils offraient ils échangeaient des remarques avec les assistants qui essayaient de les mettre d'accord. Là des joueurs étaient assis, absorbés dans leur jeu, tantôt calmes et silencieux, tantôt criant et trépignant. Plus loin quelques badauds entou-