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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0319 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 319 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1894.   287

Dutreuil de Rhins songea d'abord à descendre le Dza tchou. Mais la rivière, profonde et encaissée entre des rochers à pic, ne laisse aucun passage praticable sur ses bords ; il est également impossible de la suivre par la crête des montagnes qui sont trop tourmentées et coupées de ravins trop abrupts. Il n'y a moyen de descendre le Dza tchou en aval de Ta-chi gon-pa que l'hiver sur la glace. Dutreuil de Rhins résolut donc de prendre la route Gyé-rgoun-do qui s'éloigne de la vallée du fleuve pour traverser son grand affluent le Pour-dong tchou et aboutir à la source du Dzé tchou, un des principaux tributaires du Dza tchou. En remontant jusqu'à son origine la première de ces deux rivières, on aurait achevé de résoudre le problème des sources du Mékong et déterminé la limite septentrionale de son bassin.

Le 23 et le 24 avril, on marcha par un pays de profonds ravins et (le collines herbeuses, dont le sol récemment dégelé, formait une flaque

d'eau à chaque pas qu'on faisait. Un grand lama des Dza-tchou-ka-pa,

venant de Lha-sa, nous rejoignit et fit quelques lieues avec nous. Il fut plus aimable que ses compatriotes que nous avions vus au pied du

Sog Gé-ma la. Il avait cet air (le grande aisance et cette courtoisie un

peu hautaine qui caractérisent les grands seigneurs au Tibet comme ailleurs. Il brima la conduite de ses confrères de Ta-chi et nous pria de

lui faire le plaisir de faire route en sa compagnie jusqu'au Dza-tchouka. Notre devoir d'explorateurs nous obligea à décliner cette offre gracieuse, dont l'acceptation aurait sans doute conjuré une grande infortune, niais nous aurait détournés de notre tache scientifique.

Après avoir gravi le Pour-dong Chal-ma la à l'altitude de 5,100 mètres, on dévale brusquement sur le bord de la rivière à 600 métres plus bas, par une pente roide, couverte de pierres, de boue et de neige fondante. Le Pour-dong tchou est un torrent encaissé, peu

large, mais profond, aux eaux troubles et tumultueuses. On ne peut le passer à gué que le matin : il mesure alors 16 mètres de largeur, O'n,75

de profondeur et file 1"',50 à la seconde ; le soir à 6 heures la profondeur moyenne augmente de O'n,45, la largeur de 2 mètres et la vitesse (le 1 métre; c'est-hi-dire qu'il roule 54 métres cubes à- la seconde au