国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
EXPLORATION DE 1894. 291
Lha-sa qu'eux, pauvres montagnards, ne comprennent pas. Dutreuil de Rhins rompit les chiens et se fit apporter du thé. Il leur demanda s'ils aimaient le sucre et sur leur réponse affirmative leur en donna quelques morceaux. Mais ils n'avaient jamais vu de sucre blanc et cette blancheur ne leur disait rien qui vaille. Il en mangea un morceau lui-même pour les rassurer; ils s'opiniâtrèrent à s'abstenir. Ils avaient trop de défiance de tout ce qui vient d'Europe, trop de préventions contre les puissants maléfices et les poisons subtils de ces étrangers, ennemis de Bouddha et suppôts du Mauvais, défiance et préventions naturelles en une certaine mesure chez des pasteurs å demi sauvages isolés dans leurs retraites lointaines, mais aussi entretenues soigneusement et accrues par les lamas, jaloux de régner sans partage sur les esprits d'un peuple qui les nourrit. Eri effet les lamas enseignent que nous sommes les soldats de l'Esprit du mal, qui doivent envahir la terre entière en glorifiant le mensonge et le péché jusqu'au jour ois Bouddha lui-même, vivant en la personne du Talé Lama, se lèvera, ceindra l'épée et chaussera l'étrier pour l'extermination de ses ennemis et le triomphe de sa religion. Quoique un certain nombre de lamas de plus large esprit ne donnent pas dans ces billevesées, il suffit que l'ignorance inquiète et intolérante des autres répande de semblables légendes pour amener les conséquences les plus fâcheuses. Livrés à eux-mêmes, ces montagnards barbares eussent été plus traitables; car ils ne sont pas foncièrement mauvais, mais la crainte d'autorités despotiques et tracassières, se joignant à leur méfiance naturelle, ils deviennent impossibles å manier. A ce propos Dutreuil de Rhins me disait qu'il était beaucoup phis facile de s'entendre avec les sauvages d'Afrique, enclins A de brusques et capricieuses violences, mais moins obstinés dans leurs
soupçons, moins inébranlables dans leur mauvais vouloir. .
Nous nous passâmes du concours de nos voisins pour aller reconnaître le cours du Dzé tchou en aval. Après cinq heures de marche nous filmes arrêtés par d'énormes rochers à pic å travers lesquels la rivière se taille un passage étroit où elle coule, rapide, profonde et encombrée de gros blocs de pierre. 11 n'y avait absolument pas moyen
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