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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0324 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 324 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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292   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

' d'escalader la montagne. Dutreuil de Rhins, pour voir si l'on pouvait suivre le lit même de la rivière, poussa bravement sa monture dans l'eau mugissante. Le cheval, qui plongea soudain jusqu'au cou et se heurta les naseaux contre une roche, faillit y rester avec son cavalier. Nous en fumes heureusement quittes pour la peur et nous (Mmes faire un long chemin clans les montagnes pour essayer de tourner l'obstacle. On alla camper au sommet d'un col tout juste aussi haut que le Mont-Blanc, sur la route de Tcha-mdo oú le yent bouleversa notre campement. Le jour suivant nous réussîmes, para gorge profonde c c un torrent, à gagner de nouveau le Dzé tchou. Un spectacle extraordinaire nous attendait. En amont et en aval, la rivière, large de quelques pieds, court, pressée entre deux parois de rochers hautes de plusieurs centaines de mètres et qui semblent rigoureusement verticales. On dirait que la montagne a été tranchée ia la scie. On est obligé de renverser complètement la tête en arrière pour apercevoir un petit ruban de ciel sur lequel les crêtes des rochers dessinent leur dentelle grise. Cela se continue pendant je ne sais combien de lieues avec des sinuosités capricieuses. Sur la paroi il n'y a pas le moindre ressaut oii poser le pied. Il fallut revenir sur ses pas. Sur le bord du torrent et tout près du confluent, nous vîmes pour la première fois depuis Tchertchen, de véritables arbrisseaux, des saules ayant deux métres de taille. C'était le point le plus bas que nous eussions observé depuis longtemps (4,165 m.) Le 14 mai nous partîmes pour rejoindre le gros de notre caravane. Il faisait froid et il tombait une neige abondante. Dutreuil de Rhins, désirant boire une tasse de thé, s'approcha d'une tente dressée au bord du chemin pour demander du feu. Au moment oii le Russe Razoumof allait soulever la portière, un Tibétain accourut sur nous en nous lançant des pierres et nous criant de ne pas entrer. Comme d'autres hommes s'approchaient, menaçant et poussant des cris que nous ne comprenions pas, Dutreuil de Rhins, par mesure d'intimidation, ordonna ů Razoumof de tirer en l'air un coup de fusil chargé à blanc. Les Tibétains se tinrent a l'écart et Razoumof, avant pénétré dans la tente, en ressortit aussitôt avec quelques braises allumées qu'il