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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0325 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 325 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1894.   293

avait prises au foyer. II nous dit qu'il n'y avait dans la tente d'autres habitants qu'un petit agneau bêlant et un malade étendu à terre, gémissant et exhalant une odeur fétide. Nous sûmes alors pourquoi les Tibétains avaient voulu nous éloigner; car c'est une de leurs coutumes de ne jamais entrer dans la tente où repose un malade dont l'état est sans espoir. Toute infraction à cette règle ne manquerait pas d'entraîner de grands malheurs et l'on a toujours soin d'enfermer avec le malade un jeune agneau à qui l'on attribue la vertu de conjurer le mauvais sort. Quoi qu'il en fût, nous nous retirâmes à environ cieux cents pas (le là et nous préparâmes tranquillement notre thé en séchant nos pieds au feu tandis que les Tibétains nous regardaient. de loin.

Ayant rejoint notre caravane, nous reprîmes la route de Gyé-rgoundo. Traversant de vastes vallées peu accidentées et des cols de faible élévation, nous passâmes par le Po-ro-ka la dans le bássin du Yangtzeu kiang que les Tibétains nomment Do tchou et les Chinois T'oungt'ing hő. Les habitants relativement très nombreux de ces vallées sont riches en troupeaux. Ils en profitent pour faire un commerce lucratif avec les caravanes de passage en échangeant des yaks frais contre des yaks fatigués et impropres à la marche à raison d'un contre deux ou trois selon les cas. Quand les animaux fatigués ont brouté paisiblement durant quelques semaines et repris assez bonne mine on les repasse au même taux à d'autres caravanes. Sur notre demande on nous amena cinq bêtes, dont trois, qui sans nul doute avaient été acquises tout ré-

cemment, étaient en fort mauvais état. Leurs propriétaires n'en faisaient pas moins le plus chaleureux éloge, demandant pour chacune d'elles trois

des nôtres à leur choix, et ils nous expliquaient comme quoi ils faisaient un très mauvais marché, car pour sûr nos animaux mourraient dans les vingt-quatre heures. A notre refus, ils partirent ; puis ils revinrent, firent du feu, exhibèrent une marmite, du thé, du tsamba, et, tout en lunchant pour se mettre en garde contre les impatiences de l'estomac, rouvrirent les négociations. Des heures s'écoulèrent durant lesquelles ils déployèrent toutes les ressources de leur esprit retors et ruse afin de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Ils cédaient à