国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0328 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 328 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000197
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

296   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

on retourne å droite, en tâtant le mur pour se guider, et, en descendant deux marches, le dos courbé, pour ne se point heurter le front au chambranle de la porte, on pénètre dans une chambre humide, mal éclairée par une petite fenêtre garnie de papier qui donne sur l'allée. Une fade odeur de moisi, de renfermé et de beurre rance s'en dégage. Le sol est de terre battue, sans tapis. Le mobilier consiste en deux ou trois coffres et tabourets. Au fond selon la coutume chinoise, s'élève une large estrade en maçonnerie recouverte d'un feutre avec, au milieu, une table basse pour servir le thé. Telle est la salle de réception du représentant de Sa Haute Excellence le Légat Impérial. Notre hôte était fort simplement mais assez proprement vêtu à la mode chinoise ; seulement sa « ma-koa-tzeu » était en laine rouge du Tibet. Il tenait à la main un chapelet bouddhique, qui était destiné, de même qu'une statuette sainte placée bien en évidence sur une console, AA donner au peuple une haute idée de sa piété et â se faire bien venir de lui. Plus tard il nous parut que la religion ne lui tenait pas fort au coeur et n'était pour lui qu'un masque politique. Sa haute taille et son grand nez le distinguaient du banal type chinois. Sa démarche était lente comme sa parole, ses gestes et ses mouvements, toujours mesurés, son regard, un peu terne et vague ; ses lèvres minces s'entr'ouvraient ů peine lorsqu'il parlait. Sa personne et sa physionomie donnaient l'impression d'un homme réfléchi, prudent, faible, rusé plutôt par nécessité que par caractère, qui se sentait mal â l'aise dans un rôle qui lui imposait plus de responsabilités qu'il n'avait d'autorité pour y faire face, d'un homme qui devait souffrir que sa situation honorifique et pécuniaire ne fat pas en rapport avec la difficulté et la délicatesse de la tâche qui lui incombait. Il nous dit combien il était heureux de recevoir des hôtes si hautement et si fortement recommandés par le gouvernement impérial. Notre vue seule aurait suffi à lui inspirer pour nous la plus vive sympathie, et ce sentiment s'accroissait encore de ce qu'il connaissait les liens d'étroite amitié qui unissaient nos deux nobles pays la France et Chine. En réalité il n'en savait rien et disait cela à tout hasard, pour nous faire sa cour. De plus il avait déjà appris