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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0332 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 332 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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300   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

vastes marmites, le moulin moud les grains grillés pour en faire le tsamba, on réunit de la farine blanche, du riz, du beurre, du thé. Quant aux moutons on n'en trouva pas suffisamment et ils coûtaient très cher, quatre roupies en moyenne. Pou lao-yé nous conseilla de nous les procurer â La-boug gon-pa dont le supérieur était son ami. Il y a de bons pâturages dans les environs et les moutons n'y coûtent que 2 1/2 ou 3 roupies. Il ne manquait plus que peu de chose, quelques outils, de l'eau-de-vie pour cas de maladie. J'allai voir les marchands chinois qui demeuraient au centre même de Gyé-rgoun-do et j'en profitai pour visiter les lieux. Entre notre tente et le gros chi village s'élevaient quelques maisons écartées, habitées par de pauvres êtres misérablement dépenaillés, exerçant quelque métier méprisé comme celui de forgeron. Leurs enfants nous apportaient de la bouse et du crottin desséché pour le chauffage, moyennant une légère rétribution. Deux d'entre eux nous proposèrent un jour d'acheter leurs petites et crasseuses personnes å raison de quelques roupies : « Vous feriez bien plaisir à maman, disaient-ils. » De la rivière monte un petit sentier parcouru par des femmes qui marchent péniblement le dos courbé sous un lourd baril plein d'eau : le fond du baril repose sur le bas des reins et le sommet en est retenu par des cordes ou courroies que la femme prend en main. Au bord de la rivière des hommes avaient installé un champ de tir, â notre intention peut-être. Ils étaient assez bons tireurs â condition d'avoir un point (l'appui et du loisir pour viser et je constatai que leurs fusils ne portaient pas effectivement au delà de 120 ou 150 mètres. L'entrée du village est décoré d'un tcho-rten et d'un ma-ni fort modestes. Puis s'allonge une ruelle longue d'un peu plus de 200 métres et formant deux coudes très prononcés. Si étroite que deux chevaux ne peuvent pas toujours passer de front, elle est bordée de maussades murailles grises percées çà et lå de petites embrasures qui semblent se défier du passant. Il peut y avoir dans tout Gyé-rgoun-do

quatre-vings maisons abritant cinq cents individus, y compris quinze

Mongols et de vingt à trente Chinois. Dans le reste du canton on compte å peu près autant d'habitants logeant sous une centaine de tentes, soit