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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0339 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 339 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1894.   307

si quelqu'un savait lire. Le jeune marmiton s'offrit et lut le document à l'assistance. C'était une traduction résumée de notre passeport chinois, avec une spéciale et pressante recommandation au nom de S. E. le Légat Impérial de ne nous voler ni nos chevaux, ni nos yaks, ni rien qui fût à nous.

« Di té-bo re (C'est très bon, excellent comme le pouce par rapport aux autres doigts) dirent les Tibétains en levant leur pouce en l'air pour marquer la vivacité de leur approbation.

Tout cela sentait un peu l'hypocrisie et il eút été prudent de ne point s'attarder. Ce jour même un « dorgha » vint de Gyé-rgoun-do de la part de Pou laoyé. On appelle dorgha au Tibet, comme au Turkestan et en Mongolie, un homme qui fait les fonctions de gendarme et de courrier et qui, d'une manière générale, est le commissionnaire et le factotum d'un fonctionnaire quelconque. Celui-ci, qui se nommait Ti-so, avait les cheveux rasés, car il était Ngo-log d'origine. Cet ancien brigand fils de brigand, s'était rangé, avait pris femme chez les Tao-rong-pa, et, changeant de métier en même temps que de pays, était devenu gendarme au service des Chinois; mais il avait eu soin de conserver sa tête rase, signe de cousinage avec les bandits du Ma tchou, qui pouvait être précieux ů l'occasion. Il louchait de burlesque façon, grimaçait et riait sans cesse, avait toujours l'air pressé et agité, parlait vite, abondamment, bruyamment, aimait à donner des conseils quand on ne lui en demandait pas et se vantait volontiers. Il nous dit qu'il avait été chargé par Pou lao-yé de nous aider dans nos achats à La-boug gon-pa, qu'il avait beaucoup d'influence dans le pays, qu'il était l'ami particulier du grand lama, qu'il avait une vive sympathie pour nous, qu'il nous servirait avec ardeur et espérait que nous l'en récompenserions avec notre générosité coutumière, que si nous partions le lendemain il aurait le plaisir de faire route avec nous, qu'au demeurant il était trés pressé et demandait la permission de nous quitter jusqu'au lendemain. Et il partit.

Le jour suivant, m'étant levé avant l'aube, je faisais commencer les préparatifs du départ, lorsque Dutreuil de Rhins, sortant en voyant le

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