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0340 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 340 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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308   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

ciel voilé de nuages noirs et bas, donna l'ordre de rester. Il recommanda à Razoumof, pour occuper sa journée, d'exercer les hommes å

se servir de leurs fusils, exercice qui avait été négligé au cours du

voyage. Moi-méme, je fis une excursion en amont du torrent sur la rive droite duquel est situé Tong-bou-mdo. C'est le Deng tchou, petit

affluent du grand fleuve le Do tchou dont on entrevoyait la vallée de

notre campement. Je traversai un village dont les habitants se tinrent farouches it l'écart. Les quelques personnes que je pus aborder répon-

dirent i mes questions d'une maniere sèche, breve et évasive. En rentrant j'avais une vague et confuse impression que les choses pourraient mal tourner. Justement je vis Razoumof, qui, profitant de ce que Dutreuil de Rhins ne le voyait pas, se livrait ii l'une de ses ordinaires excentricités. Il paradait devant quelques Tibétains, en commandant avec ostentation l'exercice à nos hommes, dont il contrefaisait grotesquement les gestes maladroits. Je mis bon ordre it cette scène qui avait le double inconvénient de faire croire aux Tibétains que nous n'avions peut-étre pas des intentions rigoureusement pacifiques et de leur faire savoir que nos hommes ne savaient pas manier leurs armes.

Le ciel semblant s'éclaircir un peu, Dutreuil (le Rhins eut une velléité de lever le camp armes midi. Plais il se ravisa : « Bah ! (lit-i1, risquer de tout mouiller et de tout g'iter pour faire quatre ou cinq kilometres ! le jeu n'en vaut pas la chandelle. » Du reste la pluie se remit bientôt il tomber et nous inonda sous notre tente. Toutefois Dutreuil de Rhins fixa le départ au lendemain it trois heures du matin, quelque temps qu'il fît.

Nous étions à peine endormis que l'on vint nous annoncer la disparition de deux chevaux. Peu après la nuit tombée une forte averse avait forcé notre factionnaire il se refugier sous le hangar pendant quelques minutes et quand il était sorti pour faire sa ronde, les deux animaux manquaient. A la lueur d'une lanterne je pus suivre des traces de fers de chevaux accompagnées de traces de bottes tibétaines jusqu'il ce qu'elles se perdissent dans les pierres du sol. Les premiéres traces étaient celles de nos chevaux, car les chevaux tibétains ne sont