国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0347 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 347 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000197
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

EXPLORATION DE 1894.   315

plus qu'à tout, je veux dire les résultats scientifiques de sa mission, cause et fruit de longs travaux et (le longues peines, ou bien sacrifier tout A une tentative, honorable, mais inutile, d'arracher aux mains (le l'ennemi un homme que la vie avait peut-être quitté déjà. Je n'hésitai pourtant pas. Je retins cinq hommes armés auprès de moi et quoique leur maladresse jointe A la quantité insignifiante des cartouches que nous possédions, nous interdît toute espérance d'un résultat quelconque, nous ouvrimes le feu sur les Tibétains. Ceux-ci habilement dissimulés derrière des murs qui leur servaient A la fois de rempart et de point d'appui pour leurs fusils, tiraient de trois côtés à la fois. Nos animaux tombaient les uns après les autres, les balles pleuvaient autour de nous, nous lançant des fragments de pierre au visage, ou se perdant dans nos vêtements. Par une singulière fortune deux hommes seulement furent touchés, l'un A l'épaule, l'autre A la main. Puis, notre provision de cartouches épuisée, une troupe d'ennemis vint nous fusiller par derrière presque A bout portant. « Ne tirez plus, criaient-ils, nous vous laisserons tranquilles. » Razo.umof, dont la carabine était encore chargée, coucha en joue le plus exposé d'entre eux. Mais malgré la rage que j'avais et le grand plaisir que j'aurais éprouvé A voir un de ces brigands mordre la • terre, j'arrêtai Razoumof en lui disant : « Si vous le tuez, c'est Dutreuil de Rhins qui paiera. » Il y avait alors trois heures environ que le premier coup de feu avait retenti. Et les Tibétains se précipitèrent sur nous le sabre en l'air et la lance en avant, en poussant des clameurs sauvages. Mes hommes éperdus s'enfuirent, sauf l'interprète que je retins par le pan de son habit. J'essayai de faire entendre raison aux barbares, en leur rappelant leur parole ; mais ils nous poussèrent violemment en nous frappant du plat de leurs sabres et du bois de leurs lances et criant : « Song, song ! Partez, partez ! » Un lama A cheval, en grand costume, apparemment étranger au canton, vint à passer sur la route. Il avait l'air solennel et débonnaire. Je le priai d'intervenir et il me répondit avec une gravité mal assurée : « Il ne sera fait de mal à personne. » En effet il fit de timides efforts pour apaiser les colères émues. Ce fut en vain. Mon interprète, que j'avais