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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0349 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 349 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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h,XPLOhATION DE 189i.   317

tut, mon escorte s'arréta et les enfants vinrent me jeter des pierres avec leurs frondes. J'étais parvenu h la limite du canton de Tong-boumdo sur les bords du Do tcbou. Un grand silence s'était fait. Les ressorts de ma volonté, violemment tendus jusqu'alors pour ne pas montrer de faiblesse aux yeux de l'ennemi, se détendirent un moment. Le murmure du fleuve qui roulait ses eaux profondes semblait m'appeler et réclamer cette triste vie qui m'était restée fidéle malgré moi. Qu'en faire de cette vie ? N'avais-je pas perdu tout ce qui en faisait le prix ? n'étais-je pas seul, dénué de toute ressource, entouré d'ennemis inexorables, sans personne à qui me confer ? et si la haine des hommes m'épargnait, n'avais-je pas de vastes déserts a passer, oti le froid, la faim et les loups m'attendaient ? Et cependant avais-je tant supporté pour tout abandonner au désespoir d'un moment ? n'y avait-il plus rien à tenter et devais-je rejeter ma charge parce qu'elle me semblait trop lourde ? Qu'avait-ce été que tout ce dur voyage sinon une longue école de patience ? N'y avais-je pas appris qu'il n'est de nuages si épais que le soleil ne dissipe, de nuit si sombre que l'aube ne vienne éclairer ? Allons ! reprenons notre fardeau : un jour viendra où nos épaules seront soulagées. Au reste si les Tibétains ne m'avaient pas tué quand cela leur était si facile, n'était-ce pas un indice qu'ils n'étaient pas implacables, qu'il y aurait moyen de sauver ce qui n'était pas dejil perdu irréparablement. Comme pour me forcer à espérer et prouver mon dédain de la fortune ennemie, je tirai ma boussole de ma poche et me mis relever ma route en remontant l'étroite vallée, profondément encaissée entre de hautes montagnes aux sommets arrondis. J'étais. résolu ii rechercher le dorgha que nous avions vu l'avant-veille et qui, peut-étre, pourrait m'aider. Ayant fait quelques pas, je rencontrai un cavalier armé qui me salua d'un air bienveillant. Ce simple salut me fit un plaisir que je ne saurais dire. C'était comme ce vague frémissement de l'air, précurseur de l'aurore attendue.

Aprés avoir franchi 2,800 mètres, je trouvai quatre de mes hommes qui, n'entendant plus le bruit de la poudre, s'étaient assis au bord du chemin, espérant que je viendrais de ce côté si je vivais encore. ll était