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0356 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 356 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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324   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

encore quelques signes de vie ; mais ce dernier détail ne me fut pas confirmé par les dorghas de Pou. lao-yé, informés officiellement, et dont le témoignage concordait sur tous les autres .points avec celui de. Mohámmed 'I%a. Bien que j'aie accepté d'abord la version de notre .interprète, il me semble, en y réfléchissant mieux, qu'elle est sujette A caution, car outre que Mohammed-Iça a toujours été très porté å l'exagération, il n'est pas probable que Dutreuil de Rhins, déjà froid lorsque j'ai dû le quitter, ait survécu pendant plusieurs heures après. Des récits qui me furent faits alors par notre secrétaire, notre interprète et les dorghas corroborant ce que j'avais déjA entendu dire d'autre part, il résulta d'une manière évidente que les agresseurs avaient agi seulement sur les instructions de leur chef, le supérieur du couvent, qui leur avait commandé de tuer lés Européens et d'épargner les autres, puis, Dutreuil de Rhins tombé, avait ordonné de s'emparer de lui, des bagages et des animaux, mais dé ne tuer aucun de nous dès que nous serions hors de combat et désarmés. Cela expliquait parfaitement la conduite des Tibétains, qui m'avait d'abord paru fort étrange. Dutreuil de Rhins avait été considéré et traité comme étant seul responsable d'un acte, qui avait été une simple tentative de pression pour obtenir une justice impudemment déniée, mais qu'il avait plu à nos agresseurs de qualifier de brigandage afin de pallier le leur. Dans certains conciliabules qui avaient eu lieu depuis parmi les Tibétains, il avait été fortement question, au rapport de Mohammed Ic;a que les autres ni ne démentirent, ni n'appuyèrent, de m'empêcher de gagner la Chine et de supprimer en moi un témoin gênant. Il eût été plus simple pour nos ennemis de me supprimer lorsqu'ils avaient eu l'aimable attention de me reconduire pendant plus d'une heure jusqu'au fleuve ; mais ils n'avaient pas songé à tout et maintenant il leur revenait que mes réclamations étaient fort ennuyeuses et que mes dépositions A. Si-ning leur seraient peu favorables, au lieu que celles de nos serviteurs, presque tous sujets chinois et gens (le peu,. seraient faciles A influencer de manière å faire retomber la faute sur les Européens. Pourtant je m'inquiétai peu. de ce que j'entendis A cet égard ; car cela pouvait bien.