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0357 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 357 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLOßATIO\T I)E 189'f.   325

.n'être qu'un bruit propagé pour m'intimider, et j'étais fermement résolu A ne pas céder d'une ligne à une pression de ce genre. Enfin l'on m'assura que tout ce qui avait pu être retrouvé de nos bagages avait été rassemblé sur les instances des agents chinois et mis sous scellés par les soins des autorités de Tong-bou-mdo, qui, cependant, s'obstinaient A ne rien vouloir.restituer. Les négociations, du reste, étaient devenues plus difficiles parce que Pou lao-ye était seul à Gyé-rgoun-do ; son collègue, Li, avait chi se rendre au Tao la pour régler le différend, auquel j'ai fait allusion plus haut, différend causé par des Tibétains, sujets de Lha-sa, qui étaient venus chercher du sel du côté de Sourmang et prétendaient faire revivre une ancienne coutume d'après laquelle la population, jadis soumise au gouvernement de Lha-sa, était tenue de fournir mille yaks pour le transport (lu sel de son territoire celui du Dé-ba-djong. Voilà ce que j'ai appris dans cette journée du 12 juin. Je fis écrire immédiatement au t'oung-chou par le secrétaire chinois ce que, dans la matinée, j'avais chargé le dorgha Ti-so de lui dire à propos des papiers et des bagages et je lui prescrivis encore de

faire rechercher les restes de Dutreuil de ßhins afin que nous puissions leur donner une sépulture convenable. C'était, hélas ! une recomman-

dation bien inutile : il y avait longtemps que le fleuve avait emporté la .triste dépouille dans ses flots profonds, enserrés entre des berges à pic, et celui qui avait été arraché aux honneurs de la vie devait être privé aussi des honneurs de la mort.

La nuit qui suivit fut soucieuse et lente ů passér entre toutes.

J'essayai en vain de dormir ; la pluie, qui n'avait cessé (le tomber à torrents pendant la journée, transperçait maintenant le plafond du

réduit étroit et humide qui me servait de gîte ; enveloppé dans une

couverture sale, usée et trouée, que je devais à la charité de mes hôtes, je fus bientôt tout mouillé et je grelottais sur ma paillasse pleine de

vermine. Je la transportai successivement à tous les coins (le ma cellule, mais sans succès, car il pleuvait partout. Je maudis alors de bon coeur le lama, qui, la veille, vêtu de ses insignes sacerdotaux, était allé prier au bord de la rivière et jeter•dans l'eau des boulettes