National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0359 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 359 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

EXPLORATION DE 1894.   327

défauts. Le 15, le dorgha Ti-so revint avec la réponse du t'oungcheu. Celui-ci regrettait de n'avoir pu encore aboutir parce que dans l'assemblée des vingt-cinq chefs (les Tao-rong-pa, qu'il avait réunie, la majorité nous était défavorable et que certains (l'entre eux tenaient un langage violent et menaçant; il me priait néanmoins d'avoir confiance en lui, m'assurant qu'il ferait son possible pour apaiser les esprits et satisfaire å mes demandes ; il espérait venir me voir pour m'exposer le résultat de ses efforts et me procurer les moyens de gagner Si-ning ; en attendant il écrivait au tchag-dzôd de La-boug de me fournir l'argent et les vivres nécessaires à ma subsistance et 5 celle de mes hommes.

Ce que Pou lao-yé me disait de l'hostilité manifestée par la majorité de l'assemblée n'était pas fait pour m'étonner, car non seulement le canton de Tong-bou-mdo est l'un des plus considérables de la région ; mais, surtout, son monastère appartient à la règle de Sa-skya comme celui de Gvé-rgoun, dont il relève', et dont le grand lama est le plus influent et leplus puissant personnage (lu pays. Celui-ci soutenait donc, par esprit (le corps, son confrère et subordonné de tout le poids de sa haute autorité, et entraînait avec lui tous les couvents de l'ordre des Sa-skya-pa, qui semble prédominer dans cette partie du Tibet. Au contraire, le monastère de La-boug, qui était de l'ordre réformé des Gé-lougs-pa dont le Talé Lama est le chef, avait pris notre parti, parce qu'il ne se croyait pas tenu de faire cause commune per fas et nefas avec les moines d'une autre règle et que les Gé-lougs-pa, sans être moins fanatiques que les autres lamas (on se rappelle l'accueil que nous avions rencontré à Ta-chi gon-pa), sont plus dévoués au gouvernement chinois, qui les protège particulièrement. Voici un fait qui éclairera le lecteur mieux que toute autre chose sur les sentiments

I . Pour employer une comparaison familiére au lecteur, disons que le couvent de Tong-bou-mdo est la résidence d'un abbé, celui de Gyé-rgoun d'un provincial et que le général de l'ordre réside å Sa-skya gon-pa. De même le supérieur de La-boug est un provincial de l'ordre des Gé-lougs-pa et il se pourrait bien que le lama de Toub-chi fűt un simple abbé plus puissant temporellement que son supérieur hiérarchique le provincial de La-boug.