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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0364 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 364 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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332   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

ainsi en atelier et en musée européen, qui attira tout le peuple du village, hommes, femmes et enfants. La machine à coudre intrigua les badauds, la boite A musique les amusa, la longue-vue avec laquelle ils ne voyaient rien, mais au moyen de laquelle ils étaient persuadés que les yeux européens traversaient les plus grosses montagnes, les pénétra d'un respect superstitieux ; quant au coucou, dès qu'il put marcher, il remporta tous les suffrages. Il eut d'autant plus de succès que l'aiguille faisait le tour (lu cadran en quinze minutes, ce qui permettait au coucou de donner un plus grand nombre de représentations, A la grande joie des spectateurs. C'était une singulière impression que de revoir ces Tibétains, naguère hostiles et acharnés après nous, maintenant respectueux, gais, bons enfants, souriant amicalement A des étrangers malheureux qui venaient de se battre contre leurs frères. Je réfléchis combien peu le mauvais vouloir, que nous avions depuis longtemps rencontré chez ces peuples, était dû A leur méchanceté naturelle, mais bien plutôt A la politique de leurs seigneurs et maîtres, politique de peur et de tyrannie sectaire, qui entretient du haut en bas de l'échelle sociale un esprit de délation mutuelle et de méfiance universelle, destructeur-de toute pitié et de toute justice.

Du 16 au 20 juin les affaires n'avancèrent pas sensiblement malgré quelques conversations que j'eus avec des délégués du couvent de Laboug, de Pou lao-yé et de Yap-sang Té-nam. Toutefois j'obtins que l'on me procurait l'orge que je jugeais nécessaire pour atteindre Si-ning et je la fis transformer en tsamba. J'agitai un instant si je ne me rendrais pas secrètement avec mon cheval et mon interprète au prochain poste chinois de Kang-sé. A mi chemin de Ta-tsien-lou et A peu prés aussi éloigné que Milan l'est de Strasbourg. En faisant doubles étapes, j'y pouvais parvenir en huit ou neuf jours, la moitié, ou un peu plus, de ce qu'il me fallait pour aller h Si-ning. Mais ce poste ne comptait qu'une force bien insuffisante de vingt soldats, commandés par un simple lieutenant qui, dépendant du Vice-Roi du Seu-tchuen, n'avait aucune autorité dans le pays de Gye-rgoun-do, lequel relève du Légat Impérial de Si=ning; enfin je n'avais pas de passeport pour le Seu-tchuen.