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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
CXPLORA.TION DE 1894. 333 .
C'était là un expédient désespéré que la situation, pour incertaine qu'elle fût, ne me parut pas autoriser: il valait mieux attendre. Le 20 juin, enfin, Yap-sang Té-nam alla camper avec quelques hommes armés aux bords du Do-tchou et me posa définitivement les conditions de son intervention : 1° une récompense en argent pour lui-même; 2° la renonciation de ma part en mon nom personnel, au nom de la famille de Dutreuil de Rhins et de notre gouvernement â toute réclamation ultérieure, s'il réussissait å me faire rendre les bagages pillés et à châtier les coupables. Son but était d'éviter toute intervention des Chinois que les Tibétains aiment mieux savoir loin que voir de près. Je répondis que pour l'argent je lui donnerais volontiers la somme qu'il demandait dès mon retour à Si-ning (il n'y avait pas dans nos caisses assez d'argent ayant cours dans le pays), que je lui payerais la moitié de la somme au cas où tous les papiers, documents, instruments et collections nous seraient restitués, l'autre moitié s'il me faisait livrer le corps de Dutreuil de Rhins, que s'il obtenait ces deux points et me fournissait les moyens de gagner Si-ning, je me déclarais personnellement satisfait ; mais que je ne pouvais répondre que notre gouvernement, même dans l'hypothèse où tous nos bagages et notre argent nous seraient restitués, renoncerait â exiger toutes autres réparations et dédommagements, qu'au sujet de la punition (les coupables, il convenait de la poursuivre par les voies régulières, qu'on ne devait point tirer justice d'une violence par une autre violence, que si les coupables étaient condamnés sur les lieux en jugement régulier, je n'étais pas en mesure de garantir qu'il n'en serait pas appelé à Si-ning ou å Pékin, enfin je lui recommandai d'user de prudence et de ne pas oublier qu'il s'agissait moins de guerroyer que de sauver des manuscrits qu'une étincelle suffisait à détruire, que rien ne saurait remplacer. Quoique mon langage ne fût pas tout â fait du goût (le Yap-sang Té-nam, il n'abandonna pas la partie; il parlementa avec les gens de Tong-bou-mdo, puis voyant que ceux-ci étaient plus obstinés et résistaient plus énergiquement qu'il ne l'avait pensé, il envoya, le 23, chercher dans son pays des renforts, qui devaient être prêts dans les trois jours. Cepen-
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