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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0368 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 368 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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336   MISSION SCIENTIFIQUE DANS 'LA HAUTE ASIE.

aucune utilité, et je lui demandai ce qu'il comptait faire dans ces quinze jours et s'il pouvait promettre d'aboutir à un résultat quelconque dans ce délai. Il répondit que son autorité était trop incertaine pour qu'il pűt m'assurer de rien, que même je ne devais pas trop espérer d'obtenir le résultat auquel je tenais le plus, car on lui avait affirmé que tous les papiers avaient été brûlés; mais je savais qu'il n'était pas riche et il lui faudrait bien quinze jours pour réunir ce qui m'était nécessaire à mon voyage. En même temps il tira de son sein vingt roupies enfilées, me disant que c'était une parure de sa femme qui avait bien voulu la lui céder pour moi, que c'était tout ce qu'il avait pu trouver, car la femme de son collègue était très avare et avait refusé de livrer ses bijoux. Le pauvre homme se donnait bien du mal pour jouer la comédie du zèle et du dévouement; incontestablement il avait de la bonne volonté å me rendre service, mais il la faisait mousser et il n'affectait un si grand esprit de sacrifice que parce qu'il désirait m'en imposer un. Je lui déclarai que je ne pouvais accepter l'argent qu'il .m'offrait, que je n'avais qu'un mot à dire au lama de La-boug pour que tout ce dont j'avais besoin fût prêt dès le lendemain, que je n'entendais pas demeurer plus longtemps. Pou lao-yé avait ses raisons personnelles de vouloir prolonger mon séjour. Il appréhendait l'intervention du Légat Impérial autant que les Tibétains bien que pour d'autres motifs : les Tibétains craignaient toute immixtion chinoise dans leurs affaires parce qu'elle porterait plus ou moins atteinte ů leur indépendance, Pou lao-yé craignait qu'on ne lui fit supporter la responsabilité de l'émbarras qu'il n'avait pas su éviter à son gouvernement; c'est pourquoi il essayait d'arranger les choses tant bien que mal avant que le Légat Impérial ne fat averti, et, s'il était forcé d'en reconnaître l'impossibilité, il voulait au moins faire savoir le premier à . Si-ning les événements qui s'étaient passés afin de les présenter sous le jour qui lui serait le plus favorable. Pour moi, je ne me souciais pas de trouver à Si-ning un auditeur mal prévenu ; en outre, je considérais que l'incapacité de Pou lao-yé et de ses amis å obtenir satisfaction provenait soit d'une impuissance radicale, sóit d'un défaut de zèle, que, dans l'un comme