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0370 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 370 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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338   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA. HAUTE ASIE.

Légat Impérial, leur semblant • plus imminente, les inquiéterait davantage. C'était fort bien raisonner et ces réflexions étaient d'autant plus propres à me convaincre que je les avais déjà faites et qu'elles émanaient d'un homme à qui je devais tout et sans lequel je ne pouvais rien. Sans doute il eût été très pittoresque de jeter sur Tong-bou-mdo ce condottière de Yap-sang Té-nam avec sa bande de reîtres, d'armer pour ou contre moi vingt ou trente chefs indigènes, de causer de belles ruptures de lances, et de belles pilleries; mais ce n'était point pour cela que nous étions venus au Tibet, nous y étions venus pour travailler, et, dans l'impossibilité de faire rien pour Dutreuil de Rhins, et même de lui rendre les derniers devoirs, assez heureux d'autre part pour avoir pu réunir autour de moi tous les hommes de la mission sans exception, mon but n'était plus que de recouvrer les documents scientifiques; or, je devais craindre qu'une attaque à main armée n'excitât les Tibétains å les brûler, s'ils ne l'avaient déjà fait. En contrariant les seuls amis dont je fusse assuré je risquais de me les aliéner, de me priver de tout appui, de courir à un nouveau désastre sans même avoir le droit de mon côté. Néanmoins je désirais connaître' l'avis de Yap-sang Té-nam ; c'est pourquoi je différai mon départ ; mais j'attendis en vain qu'il m'envoyât un messager pour conférer avec moi, et je ne pouvais lui dépêcher personne parce que Ti-so avait été chargé par le t'oung-cheu d'une autre mission. Le 27 au soir, étant toujours sans nouvelles, je me décidai à partir le lendemain matin. Voulant arriver le premier et le plus tôt possible à Si-ning, voulant par respect pour la mémoire de mon malheureux chef, exécuter jusqu'au bout le programme de notre mission, tel qu'il l'avait fixé à Gyé-rgoun-do, j'étais résolu à suivre, malgré les dangers qu'elle présentait, la route directe et inexplorée qui longe le pays des Ngo-log. Comme je ne tenais pas à ce que ces brigands fussent prévenus de mon passage, je continuai à déclarer à tout venant que je ne me mettrais pas en route avant le 30 et que je passerais par le Tsaidam. Seulement je fis appeler Pou lao-yé et les délégués du tchag-dzôd et je leur confiai mon projet. Ils m'en déconseillèrent vivement, me déclarèrent qu'ils ne répondaient