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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0374 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 374 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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342   MISSION, SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

manger. Pour tout potage, nous avions de la farine d'orge mêlée d'environ un dixième de sable et de gravier pour faire le juste poids, du thé en branches, du beurre rance ; en outre nous avions pris avec nous deux moutons, mais, comme ils embarrassaient notre marche, nous les avions tués, en emportant seulement les meilleurs morceaux. Pour dix hommes et quinze jours, vingt peut-être, c'était maigre, raison de plus de se hâter. Je déclarai que les retardataires seraient abandonnés impitoyablement et défendis à to'.is de retourner la tête pour savoir si quelqu'un restait en arrière. La menace fit de l'effet : les plus paresseux retrouvèrent leurs jambes et oublièrent leurs rhumatismes.

Le jer juillet, on parvint au pied de montagnes aux sommets neigeux, ů la source du Tcha tchou, et l'on pateaugea effroyablement, pour franchir le col assez peu élevé de Pa-tchong, dans une boue profonde et glissante semée d'une foule de grosses pierres. Le versant septentrional était couvert de neige, parfois haute de plusieurs pieds. Comme l'obscurité de la nuit envahissait les combes désolées et froides et les âpres montagnes qui nous entouraient, nous campâmes, encore sous la pluie et la neige, au bord d'un torrent affluent du Ma tchou. Le lendemain, nous achevâmes, toujours avec mauvais temps et vent debout, la traversée de la chaîne qui sépare le bassin du Dza tchou de celui du Ma tchou ou Hoang hô, et nous descendîmes la vallée du Ka-la tchou qui va se jeter dans le lac Ka-la Nam-tso et en ressort sous le nom de Kiang tchou. Cette vallée, large de trois kilomètres, riche en eau et en herbe, peuplée de yaks sauvages, est une vallée sacrée. Elle est dominée par la blanche cime du Kou-la Dag-sé, trône d'un génie vénéré, d'un Si-dag, auquel tout voyageur doit hommage, s'il ne veut qu'il lui arrive malheur. Sur la pente des collines, on aperçoit une petite muraille de bouses desséchées, à laquelle, dans l'antiquité légendaire, s'appuyait la tente d'une nymphe, spa-mo, souveraine de ces lieur et grande chasseresse, et, lorsqu'on passe devant ce qui reste de son palais errant, on ne manque point de saluer et de murmurer quelques paroles déprécatives.