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0377 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 377 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 189i.   3:f5

montagnes qui les bordent de chaque côté font songer, avec leurs lignes plates, monotones et interminables, h quelque édifice classique dont on aurait altéré les proportions en l'étendant indéfiniment. C'est une architecture å lignes droites et horizontales qui remplace l'architecture gothique, å lignes brisées et verticales, des bassins du Dza tchou-Mékong et (lu I)o tchou. En tenant compte des différences causées par l'abaissement de l'altitude (4,000 au lieu de 5,000) et parle plus grand déploiement des montagnes, on est frappé de la ressemblance entre l'aspect (le ce pays et celui de l'Oustoun tâgh, de même que le Pa-tchong la m'avait apparu comme un pendant exact de Karakoram. A plus de huit lieues h notre gauche, au bout de la vallée, s'élevait une grosse chaîne de montagnes neigeuses devant laquelle passe la fameuse route de Lha-sa à Si-ning que nous avions formé le dessein de suivre en sortant de Nag-tchou. Elle passe entre les deux lacs Kya-ringet Ngo-ring, et par conséquent est continuellementtcoupée par les bandes des Ngo-log, allant chercher le sel, qui abonde en ces lacs, et dont, en s'en assurant le monopole par la terreur qu'ils inspirent, ils font un commerce lucratif avec leurs voisins. Mon guide qui avait parcouru huit fois cette route m'affirma énergiquement et à plusieurs reprises que le Ma tchou ne traverse pas ces lacs, mais les contourne, laissant une chaîne de montagnes entre lui et eux. Malheureusement je n'avais pas le loisir d'aller vérifier le fait par moi-même.

Au delà de la vallée du Ma tchou on franchit un massif de montagnes, large mais peu élevé, par une série de cols qu'on appelle Ma la doun, c'est-å-dire les Sept Cols du Ma tchou, bien que je n'en aie compté que trois. Au sortir de ce massif on tombe dàns la vallée de Doug djong, pareille aux précédentes, sauf qu'elle est à peu prés sans eau et stérile. Elle ouvre toujours sur le pays des Ngo-log qui laisse apparaître au loin, presque h l'infini ses hautes montagnes dont la blancheur semble s'évaporer dans le ciel. L'éclat du soleil dans la grandeur des horizons était trés douloureuse à la vue. Notre guide en souffrit au point qu'il fut incapable de reconnaître le chemin et que je

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