国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
348 . MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.
toujours pas la fumée désirée, on n'entendait pas d'aboiements de chiens ni de bêlements de troupeaux. Pour comble de misère il n'v avait d'eau nulle part; nous avions beau scruter tous les coins de la montagne, tout était affreusement sec et aride. Enfin nous découvrîmes dans le creux d'une roche une petite réserve du précieux liquide dont chacun put tout juste remplir son écuelle. Nous couchâmes en ce lieu. Le lendemain matin, un mince filet d'eau courait entre les pierres du ravin. Nous reprîmes notre marche et å mesure .que nous avancions, l'eau se faisait plus abondante, les collines plus verdoyantes ; . bientôt nous aperçumes, accrochées aux flancs (les monts, des tentes noires semblables à celles du Tibet central, mais beaucoup plus vastes sans être plus élevées, mesùrant jusqu'à 16 métres sur 10. Elles étaient habitées par des Tibétains Pa-nag qui nous reconfortérent avec d'excellentes tasses de thé beurré, et voulurent bien accepter trois roupies pour un mouton; ils eurent soin cependant de casser une des roupies afin de s'assurer de la qualité du métal. Un peu plus loin je rencontrai un petit marchand chinois à qui je demandai s'il avait quelques provisions à vendre. Il me dit que oui, qu'il me fournirait tout ce qui me plairait et que je le paierais à Si-ningoù il passerait dans une quinzaine de jo tirs. Une heure après, il m'apporta tout ce que je lui avais demandé en s'excusant de ne pouvoir faire davantage. Depuis, je ne le revis plus et ne pus savoir ni qui il était, ni ce qu'il était devenu.
Ces montagnes du sud de Kouk nor sont relativement très peuplées et les pâturages, de plus en plus riches à mesure qu'on approche du lac, nourrissent de grands troupeaux d'excellents chevaux de race mongole et de belles vaches rousses comme celles d'Europe. Au sortir des collines on débouche sur une plaine gazonnée doucement inclinée sur le lac immense, que dominent au loin dans le nord des montagnes de neige. Ce lac, que les Mongols avec leur pauvreté ordinaire d'imagination ont appelé simplement le lac Bleu, n'est pas, à beaucoup près, aussi pittoresque que le Nam tso et qu'un grand nombre d'autres lacs du Tibet, car il n'est pas aussi bien encadré et décoré de montagnes; la scène est vaste et vide, en revanche elle est infiniment moins sali-
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