国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
350 MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA I-IAUTE ASIE.
le lac est gelé ; car il n'y a point de barques sur le Kouk nor. Cet ilot est sanctifié par la légende, selon laquelle il fut apporté par un oiseau divin pour fermer l'orifice d'oh l'eau, venant des lieux où est aujourd'hui Lha-sa, était sortie et avait transformé la prairie en lac.
On rencontre le long du Kouk nor de nombreuses tentes dont quelques-unes sont de feutre et rondes comme celles des Mongols; elles ne•sont jamais plantées dans la plaine, mais se réfugient au pied de la montagne et se dissimulent dans les vallons, en sorte que le passant les aperçoit rarement. Le 12, nous avions rejoint la route du Tsaidam, et le 13, nous retrouvimes la vieille route de Lha-sa. Le même jour, nous arrivâmes dans la gorge de Tong-kor gon-pa, très profonde, rocheuse et escarpée. Dans le bas, au bord de l'eau, verdoyait un taillis d'arbustes et d'arbres, les premiers que nous voyions depuis tantôt onze mois, c'est-à-dire depuis Tchertchen. C'était pour nous un symbole indiscutadle de civilisation. Sur la pente des rochers s'élevaient les constructions chinoises du monastère, dont l'une servait au couvent de La-bong d'hôtellerie, d'entrepôt de marchandises et de demeure pour son représentant qui était le propre frère du Tchag-dzôd. Le petit frère était peu digne du grand, court, gros, avec un visage apoplectique et des mouvements désordonnés. Ayant bu dans la matinée un bon pot d'eau-de-vie, il nous reçut avec enthousiasme, les larmes aux yeux. Le lendemain, ayant repris son sang-froid, il fut plus réservé, mais cependant me prêta des chevaux frais et de l'argent. Nous descendîmes rapidement à Tong-kor par un chemin carrossable, en ressentant, malgré les terribles souvenirs qui remontaient encore à la surface, l'immense soulagement d'une besogne assujettissante, ingrate, interminable, enfin terminée. De toutes parts, les eaux de la rivière et des ruisseaux couraient en murmurant; les flancs abrupts des montagnes étaient découpés en carrés de cultures aux couleurs diverses, les vallées étaient semées de villages aux maisons blanches entourées d'arbres verts, un grand nombre de Chinois allaient et venaient, affairés, agiles et calmes, paraissant si fins et gracieux auprès de ces rubes et frustes Tibétains, et les chariots grinçaient, les chevaux
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