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0384 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 384 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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352   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

Le lendemain, 15 juillet, A cinq heures du soir, je passai la porte occidentale de la ville de Si-ning, qui me parut d'abord une cité fort imposante, remuante, bruyante, populeuse, et je fus un peu étourdi du tumulte qui régnait dans ses ruelles. Les hôtelleries étaient pleines de monde et je Glus m'installer provisoirement dans une auberge abjecte, comme je n'en vis point de pire dans la suite (le mon voyage. J'envoyai sur-le-champ ma carte au Légat Impérial Koei Choen. Mon arrivée et les tristes nouvelles que j'apportais rirent une vive sensation au Yî -men ; plusieurs fonctionnaires et officiers, le préfet en téte, me rendirent visite le soir môme, et, voyant mon logement, firent aussitôt évacuer la meilleure hôtellerie (le la ville et la mirent à ma disposition. Le 16, j'eus une entrevue avec le Légat Impérial qui me reçut avec grand honneur. Sa contenance trahissait le trouble profond que lui causaient la nature tragique autant qu'imprévue de l'affaire en question, la responsabilité grave qu'elle lui faisait encourir, les ennuis qu'elle lui promettait. II était comme accablé, il tenait les yeux baissés ou ne les levait qu'avec effort, H parlait d'un ton bas, très doux et mal assuré. Aprés m'avoir exprimé avec émotion la part douloureuse qu'il prenait A un si grand malheur et son vif regret que les événements ne lui eussent pas permis de recevoir Dutreuil de Rhins avec les honneurs qui lui étaient dus après un si. long et si pénible voyage, il ajouta qu'il avait pris un extréme intérét à notre entreprise, qu'il nous attendait depuis longtemps et qu'il commençait à étre impatient et inquiet de n'avoir point (le nos nouvelles ; puis il me demanda pourquoi nous nous étions engagés sur une si mauvaise route et si dangereuse tandis qu'il pensait nous voir arriver par la Mongolie et le Tsa'idam. Je lui répondis que nous n'avions jamais (lit que nous passerions par cette route bien connue et banale de Mongolie, que nos instructions officielles nous obligeaient h passer par le Nam tso, qu'il ne devait pas l'ignorer puisque nous avions informé son supérieur hiérarchique le Vicé-Roi du Chan-Kan que nous viendrions par la route du Nam tso à Si-ning, que, si nous nous étions écartés de la voie directe, nous n'étions pas sortis des pays qui nous étaient ouverts par notre passe-