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0389 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 389 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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F.YI'LORf1TION DE 1894.   357

et d'agir moins dans leur utilité propre qu'en vue de l'ordre et du bien général. Si vous vous désintéressez de ce qui se passe au Tibet que ne proclamez-vous ce pays indépendant ? 11 y a quelqu'un qui, peut-être, serait aise de recueillir votre succession. »

Quoiqu'il insistât un• peu mal â propos sur une doctrine insoutenable, le tao-l'ai était plein de sollicitude pour moi; il s'enquérait exactement de ce que je faisais, suivait mes démarches, notait mes paroles, surveillait les gens qui m'approchaient, glissait prés de moi un homme de sa main, mettait de ses estaffiers h ma porte, interrogeait mon concierge et adressait â Son Excellence le Vice-Roi des rapports circonstanciés et réguliers â mon sujet. J'étais l'homme le mieux gardé et le . mieux protégé de la Chine, sans que ma liberté en souffrît le moins du monde. Un jour, comme j'étais indisposé, le tao-t'ai m'envoya son médecin particulier, qui sans doute trouva mon état un peu inquiétant: son maître craignait tellement, malgré ses théories, qu'il m'arrivât malheur sous son administration qu'il expédia incontinent un messager å Lan-tcheou, d'oe l'on télégraphia la grave nouvelle au gouvernement central qui la communiqua au ministre de France; celui-ci en avisa l'évêque de Liang-tcheou, qui m'envoya un de ses prêtres, lequel par-. vint â Si-ning plusieurs jours après mon départ; il me suivit, me rejoignit â Lan-tcheou oii il constata que le malade se portait bien et retourna rendre compte de sa mission â Sa Grandeur. Par bonheur ce missionnaire, Wallon d'origine, était de caractère très gai ; les contretemps semblaient seulement accroître sa bonne humeur et il ne m'en voulut point des sept cents kilomètres que je lui avais fait parcourir inutilement par de très mauvais chemins.

Cependant le Légat Impérial restait absent plus longtemps qu'il ne l'avait annoncé, et j'avais fini d'explorer tous les coins de la ville de Si-ning, qui est assez petite malgré le nombre et l'importance des dignitaires qu'elle abrite. Ses murailles, plus élevées que celles de Khotan, imposantes dans la teinte sombre que les ans leur ont donnée, forment un quadrilatère de douze cents métres sur six .cents, enfermant

une population d'environ quinze mi

lle habitants. Dans ce chiffre je