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0390 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 390 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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358   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

comprends la garnison, qui -compte trois mille soldats sur le papier, mais dont l'effectif ne dépasse pas quinze cents hommes, la solde des quinze cents autres servant A augmenter les appointements du très aimable général de division, commandant de la place. Hors des murs s'étend un faubourg considérable, peuplé presque exclusivement de musulmans au nombre de près de dix mille. Ceux-ci se distinguent à première vue du reste de la population par leur petit bonnet qui est polygonal au heu d'être rond, leur taille généralement plus haute, leurs traits plus accusés, leur allure plus décidée et plus virile, leurs mouvements plus brusques, leur regard hardi et leur air de turbulence et de bravade qui trahit l'impatience du joug. Ils prennent aussi peu la peine de cacher leur mépris des mécréants chinois que leur sympathie pour les Européens. Dès le surlendemain de mon arrivée, quelques-uns de leurs notables et (le leurs mollahs étaient venus me présenter leurs condoléances, et j'eus toujours fort A me louer de mes relations avec eux et avec leurs coréligionnaires (les autres parties de la Chine; je regrettai seulement d'avoir dû m'imposer A cet égard une certaine réserve pour ménager la susceptibilité des fonctionnaires.

Les ruelles de la ville sont en général calmes et solitaires, fréquentées de rares passants qui cherchent leur chemin A travers la boue, les ordures et les chiens, et bordées de murs nus, peu élevés, presque sans fenêtres, car les logements chinois prennent jour le plus souvent sur des cours intérieures. Dans une ou deux rues seulement, le long desquelles sont rangées les boutiques, la foule est animée, foule où çA et lA un Mongol trapu et hébété, A la face luisante de graisse, un Tibétain plus svelte, mais bien lourd encore, jette une note discordante et sauvage. La multitude des selliers, des feutriers, des marchands de peaux, de cuirs et (le fourrures annonce le voisinage de peuples cavaliers, pasteurs et chasseurs; mais A côté, chez les menuisiers, ces grands étalages de cercueils solides, exhalant une bonne odeur de bois sec, présentant au public leur cavité engageante et commode, rappellent la vieille Chine sédentaire, endormie dans le cercueil de ses traditions. Quittons la grande rue et suivons la foule par ce passage de traverse ; nous