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0396 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 396 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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364   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

en même temps que la théologie, il avait visité les principaux sanctuaires du Tibet, parcouru le Népal, le Kachmir, une partie de l'Inde, séjourné longtemps en Turkestan et en Mongolie où il avait fait le métier de maquignon, poussé ses pérégrinations jusqu'en Chine et dans le Tibet oriental, puis, commençant å sentir le poids de l'âge, il s'était fixé å Tong-kor. Je ne veux pas dire qu'il gardait la maison, car il était encore fort ingambe. Aujourd'hui, il était à Tong-kor, demain, on le voyait à Si-ning et bientőt à Skou-boum ou â Lha-brang, sur les bords du Kouk-nor ou aux portes de la grande Muraille, chez les musulmans Salars ou chez les Mongols du Tsaidam. Il allait par les plaines et les monts, dans les villes de pierre et les tentes de laine, rachetant ses manquements aux voeux monastiques par de fréquentes dévotions aux sanctuaires les plus vénérés, cueillant des simples, vendant des prières et dés incantations, des ordonnances et des remèdes, des épices et du thé, des étoffes et (les chevaux, et, en général, tout ce qui se pouvait vendre avec un bénéfice quelconque. Il savait lire et écrire dans sa langue maternelle, était assez versé dans la littéraire tibétaine, parlait décemment le turc et le mongol, baragouinait l'hin= doustani et écorchait le chinois. Toujours prêt à rendre service, il me guérit de crampes d'estomac fort douloureuses au moyen de certaine poudre noire de sa composition, me donna des renseignements nombreux sur les pays qu'il avait visités et essaya de me vendre un cheval borgne avec une selle fendue. La variété des peuples qu'il avait vus et des mceurs qu'il avait observées avait singulièrement élargi ses idées et sa théologie sentait un peu le fagot. Il • m'exprima son opinion, appuyée sur une grande abondance d'arguments, que les trois religions bouddhiste, chrétienne et musulmane n'étaient au fönd qu'une seule et même religion, prescrivant les mêmes règles de morale, que Chakya Mouni, Jésus et Mohammed étaient les prophètes inspirés d'une seule et même divinité, qui porte des noms divers : Sang-gyé, Dieu le Père ou Allah, divinité unique en son essence, infiniment variée en ses attributs, principe d'où tout émane et où tout doit retourner. « En somme, disait-il, la différence entre les trois doctrines git en ce que les