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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0397 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 397 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLOßATION DE 1894.   365

bouddhistes considèrent la divinité comme immanente dans la nature entière, laquelle n'est qu'une manifestation sensible et partant illusoire de l'Intelligence suprême, tandis que les chrétiens et les musulmans, esprits étroits et précis, estiment que Dieu est un être distinct de tous les autres et extérieur à la náture, quoiqu'il soit infini ; or, c'est lå une contradiction, car si Dieu est distinct des autres êtres et extérieur à la nature, il est nécessairement limité par elle et par eux. De même, les chrétiens et les musulmans pensent que Dieu a désiré la création du monde et que cette création lui a fait plaisir, qu'il est offensé par les mauvaises actions et réjoui par les bonnes, qu'il désirela conversion des pécheurs; et, cependant, ils ajoutent qu'il est parfait. Ce sont lá encore deux propositions contradictoires, car le désir est une aspiration à ce qui manque, or, si Dieu est parfait et absolu, il ne saurait manquer de rien ; donc il ne peut rien désirer, ni éprouver aucune joie, ni aucune peine. » Et de sa large manche rouge le digne homme s'essuyait le front, car il parlait avec chaleur.

Depuis le village on n'aperçoit pas le monastère, qui se dissimule dans un ravin latéral. Il faut contourner une saillie de montagne pour entrevoir confusément å travers les arbres, sur la pente des collines qui se creusent comme un berceau, quelques pans de mura il les s'étageant les uns au-dessus des autres et le toit. d'or du grand temple. Ce site dominateur et sauvage a été choisi tout exprès, selon l'usage bouddhique, pour manifester combien ů la vie mondaine, qui bouillonne dans les bas fonds, la vie religieuse est supérieure, qui s'épanouit sur les hauteurs, dans . un air plus pur, vierge des multitudes, où l'homme est plus libre, plus maitre de son âme et de sa destinée, affranchi qu'il est de l'esclavage des relations, des intérêts et des passions terrestres, et d'autant plus rapproché de la divinité qu'il est plus éloigné du vulgaire, de ses ignorances et de ses aveuglements, plus enveloppé dans le silence et le calme, avant-coureurs de la paix éternelle. Quand on a franchi la porte d'entrée on aperçoit, disséminées, un grand nombre (le constructions diverses, grandes et petites, chapelles ou habitations des lamas, en sorte que ce monastère ressemble un village. Trois mille