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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0405 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 405 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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LA CHINE SEPTENTRIONALE.   373

Si-ning, le ciel et la terre s'éclaircirent, la vallée s'élargit en plaines cultivées, se rétrécissant par moments entre des masses rocheuses afin de varier la vue. Les hameaux rares et médiocres ont, malgré leur pauvreté, plus de propreté qu'on n'en rencontre communément en Chine. On traverse en bac le fleuve Jaune non loin de la bourgade de Sin-tcheng.; celle-ci passée, on débouche å neuf lieues au delå dans une petite plaine å l'entrée de laquelle s'élève la ville de Lan-tcheou, capitale de la province de Kan-sou, résidence du Vice-Roi préposé aux trois provinces de Chen-si, de Kan-sou et de Sin-Kiang, ainsi qu'aux territoires tibétains ou mongols dépendant du Légat Impérial de Si-ning, c'est-å-dire á un pays quatre fois et demie grand comme la France. Nous suivîmes presque de l'un à l'autre bout la grande rue, beaucoup plus animée que celle de Si-ning, mais transformée par les dernières pluies en un affreux marécage sillonné d'ornières profondes d'un pied au moins d'où les chariots avaient grand'peine à se dépêtrer; quant aux piétons, ils ne se hasardaient point au milieu de la chaussée, ils rasaient les boutiques par une très étroite bande de terre moins boueuse que le reste et sautillaient agilement pour éviter les trous et les flaques d'eau. La suite ininterrompue de magasins étroits et obscurs, avec leurs enseignes verticales variées à l'infini, le grand nombre de gens qu'on voyait derrière les comptoirs, causant, fumant, faisant leurs affaires, donnaient l'impression d'une grosse ville, active, très marchande et bien fournie (le tout. Au premier abord il ne semblait pas que ceux qui en estimaient la population â quatre cent mille âmes se fussent beaucoup trompés; mais un examen plus approfondi me fit voir combien cette évaluation était fantastique. Lorsqu'on apprécie le nombre des habitants des cités chinoises, on oublie trop facilement que les maisons n'y ont point d'étage, qu'il importe plus de cuber la ville que d'en mesurer simplement la surface. Le peu de largeur des rues et le grouillement extraordinaire de monde que l'on remarque dans les cours des maisons pauvres font illusion sur la densité réelle de la population ; on ne tient pas assez de compte de la vaste étendue occupée par les yâ-men ni de ce que les bourgeois aisés sont moins å l'étroit