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0407 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 407 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LA CHINE SEPTENTRIONALE.   375

absolument indispensables et le reste à réparer les brèches de leur fortune.

Les nombreuses routes, qui de Si-ngan, de Tchou ng-king, de Tchengtou, de Si-ning et du Tibet, de Sou-tcheou et du Turkestan, de Ninghia oú le Hoang hő devient navigable, et de la Mongolie viennent converger à Lan-tcheou, en font un centre commercial important. Les produits de la Chine centrale et méridionale, thé, porcelaine, cotonnades et soieries y aboutissent, principalement par la voie de Si-ngan pour être distribués clans toute la partie nord-occidentale de l'Empire. Inversement les tapis, le jade et l'or de Khotan, les raisins secs de Tourfân, les melons secs de Hami, les chevaux du Turkestan, de la Mongolie et des bords du Kouk nor, les peaux, les fourrures, la laine, la rhubarbe et les plantes médicinales de la Mongolie et du Tibet, le musc du Tibet sont transportés à Lan-tcheou pour se répandre dans le reste de la Chine. Les produits du pays qui donnent lieu au commerce le plus considérable sont l'opium et surtout le tabac. L'opium indigène, malgré sa mauvaise qualité, fait une concurrence de plus en plus heureuse, ů cause de la modicité de son prix, ů l'opium de l'Inde. La culture en était naguère interdite par les règlements, ce qui ne l'empêchait pas de s'étendre de jour en jour. On dissimulait les champs d'opium du mieux qu'on pouvait, on les mettait loin des grands chemins, afin de permettre aux mandarins de les ignorer. Cependant si un fonctionnaire avait besoin d'argent, il ne manquait pas de découvrir les plantes prohibées, il ordonnait de les détruire en recommandant au malheureux paysan de trembler et d'obéir; le pauvre homme tremblait et offrait une somme d'argent pour être dispensé d'obéir; le magistrat acceptait gracieusement et félicitait son justiciable de sa soumission aux lois. Parfois le magistrat était plus consciencieux, il faisait réellement arracher les plants, percevait une amende et le paysan resemait ses pavots. Aujourd'hui le gouvernement a reconnu la légitimité de la culture de l'opium en la frappant d'une taxe ; mais cet impôt étant beaucoup plus lourd que l'impôt foncier ordinaire, les mômes fraudes et les mêmes abus se perpétuent.