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0414 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 414 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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382   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IíAUTE ASIE.

de la Chine, sans insister autant sur le christianisme que sur le bouddhisme et le taoïsme, n'est pas moins sévère pour lui : « C'est une mauvaise doctrine, y est-il écrit, que vous ne devez absolument pas croire. » Joignez les placards qu'on affiche, les pamphlets qu'on imprime et qui circulent ouvertement ou sous le manteau. On dit quelquefois que le christianisme a surtout à lutter contre les préjugés des lettrés ; je crois au contraire que le peuple par lui-même est encore moins. disposé à accueillir de nouvelles doctrines, car ses préjugés, conformément à la loi générale, sont beaucoup plus enracinés que ceux des classes privilégiées outre qu'ils sont d'une nature beaucoup plus vulgaire. Il ne doute point que ces prêtres, venus de pays lointains pleins de mystères étranges et de merveilles extraordinaires, ne possèdent une grande influence sur quelque puissante divinité, et volontiers il recourerait h leur intervention lorsque-les divinités nationales sont insuffisantes, mais l'intransigeance inouïe des missionnaires, qui refuse de rien accepter du culte de la nature ni de celui des ancêtres, le déconcerte, éveille ses soupçons et ses craintes. Il lui semble que si l'on exige de lui cet entier ábandon de ses génies protecteurs, c'est qu'on veut sa perte, que l'on complote de le livrer pieds et poings liés à ses ennemis. Il regarde les missionnaires à peu près comme dans notre moyen âge on regardait les nécromants qui avaient vendu leur âme au diable et il raconte à leur sujet des légendes sinistres ; il les accuse, par exemple, de rechercher les petits enfants afin de leur arracher les yeux, dont ils confectionnent des remèdes et des charmes. La qualité d'étrangers des prédicateurs de la nouvelle religion ajoute encore à la défiance publique, et, comme d'autre part leurs doctrines ne paraissent point répondre aux aspirations des Chinois qui sont peu portés aux spéculations métaphysiques et aux méditations mystiques et ne sentent point de besoins religieux qui ne soient satisfaits par leurs antiques traditions, les conversions sont peu nombreuses, rarement sincères. On se convertit souvent par intérêt, pour obtenir des secours et du travail ; tout en pratiquant le christianisme on garde au fond du coeur quelque chose des vieilles superstitions, de la croyance au foung-