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0416 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 416 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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384   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

rendre l'exil aussi insensible que possible: Leurs fonctions sont fort diverses : ils sont à la fois agents politiques, voyageurs de commerce, reporters de journaux, pharmaciens, médecins, clergymen. En cette dernière qualité, ils tiennent une boutique dans la grande rue, où ils vendent des fragments de Bible et des tracts, moyennant une sapèque la pièce. Autrefois ils les délivraient gratuitement, mais ils se sont aperçus que les Chinois n'en faisaient pas plus de cas que nous ne faisons des prospectus distribués dans les carrefours de nos villes ; aussi font-ils payer aujourd'hui un demi-centime par brochure, persuadés qu'un Chinois résigné à sacrifier un demi-centime pour un morceau de la Parole sacrée est nécessairement un homme sur qui la grâce a commencé d'opérer. Le dimanche ils prononcent un sermon devant leur famille réunie et leurs domestiques, lesquels sont souvent chrétiens d'un côté de la porte, païens de l'autre. Mais si Dieu ne permet pas que la bonne semence tombe sur un bon terrain, ses ministres ont du moins conscience d'être utiles à. leur pays par les renseignements qu'ils rassemblent sur tout ce qui se dit et se passe, se vend et s'achète, par les relations qu'ils s'efforcent d'entretenir avec les fonctionnaires, les lettrés, les marchands, tous ceux qui peuvent avoir une influence quelconque, et ils sont convaincus que le meilleur moyen de servir la religion anglicane, c'est de servir l'Angleterre.

Je dus rester à Lan-tcheou beaucoup plus longtemps que je ne l'avais prévu, car je ne pus voie immédiatement le Vice-Roi, occupé à présider les examens provinciaux qui avaient commencé selon la coutume le 9 du 8e mois. Deux mille deux cents gradués du premier degré étaient venus de tous les côtés du Kan-sou afin de subir l'examen du second degré. Il y avait ainsi un candidat pour deux mille deux cents habitants, proportion qui paraîtra exceptionnellement élevée si l'ón veut bien considérer la pauvreté générale du pays, les frais considérables qu'entraînent des études nécessairement longues, les dépenses du voyage, les droits -d'examens, le peu de chance enfin que l'on a d'être admis, puisque sur deux mille deux cents candidats on n'en doit