Parmi les concurrents aux examens du Kan-sou se trouvait mon propriétaire lui-même. Quoiqu'il ne fuit pas un des plus vieux, il avait atteint déjh l'âge de quarante-cinq ans. Il se présentait pour la seconde fois, máis il ne fut pas plus heureux cette seconde fois que la première et parut fort découragé, décidé å ne point renouveler sa tentative. Depuis la mort de son père, dont, après un an écoulé le deuil ne devait se terminer que dans quinze mois, il était devenu le chef de. la famille, tout entière réunie autour de lui, sauf un de ses frères qui, gradué du 3C degré, faisait à. Pékin son stage dans l'administration. Cette famille comprenait sa mère et sa femme, son frère, marchand qui se faisait très humble dans cette famille de lettrés, ses fils, neveux, brus et nièces, petits-enfants et petits-neveux, plus deux filles esclaves, en tout.seize personnes vivant ensemble dans une maison d'environ quatre cents mètres carrés attenante à la mienne. C'était un ménage supérieur A la.móyenne pour la fortune bien que la quantité de ses membres, les frais causés par l'éducation littéraire de la plupart des hommes, l'habitude des femmes de fumer l'opium et le peu de soin qui s'ensuivait rendissent difficile de rejoindre les deux bouts, aussi les règles de l'hygiène et (le la propreté étaient-elles sensiblement plus mal observées qu'en n'importe quel ménage bourgeois de France. Le mobilier était d'une simplicité indigente: de hautes tables carrées pour manger ou pour écrire, des tabourets de bois dont quelques-uns étáient couverts de housses rouges en coton, des feutres déchirés, (les portières crasseuses, nul objet d'art, aucune apparence .de luxe. Au reste le luxe est peu commun en Chine et assez médiocre même chez les plus grands mandarins.
IIIFカラー高解像度
