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0422 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 422 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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390   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

est une grande école de respect, que le Chinois, bien qu'effronté et gausseur de nature, ne montre pas l'irrésistible tendance à railler et fronder l'autorité et les usages reçus que l'on observe chez des peuples plus individualistes ; de 1à vient qu'il est gouvernable à bon marché, au moyen de rares fonctionnaires, d'une administration insouciante, d'une justice médiocre, d'une mauvaise armée et d'une plus mauvaise police. L'étranger, voyageant en Chine, éprouve quelque préjudice de cette disposition au respect des règles établies, qui le fait considérer moins comme une variété simplement pittoresque et curieuse de l'espèce humaine que comme une variété dépourvue de sens commun ; mais en même temps il en bénéficie parce qu'elle comporte la civilité h l'égard d'autrui et la déférence pour tout ce qui est officiel, et un voyageur est en général dans ce cas. Voilà pourquoi, de même qu'à Si-ning j'avais entretenu avec mes voisins d'excellentes relations, mes voisins de Lantcheou ne cessèrent de se montrer trés prévenants, trés affables, sans rien de servile, ni de gourmé, causant volontiers et familièrement, ne manquant pas aux jours de fête de me venir.faire la révérence et présenter les cadeaux d'usage. En somme, durant tout mon voyage à travers la Chine, je n'ai guère constaté ce parti pris de mauvais vouloir, de dénigrement et d'insolence dont tant d'Européens se plaignent, et s'il m'est arrivé de me heurter au sot orgueil d'un mandarin malappris, ou d'être exposé aux ricanements sous cape de quelque canaille de carrefour, ç'a été tout à fait exceptionnel et sans conséquence. Je ne puis m'empêcher de penser que ceux qui, en dehors des temps troublés, ont eu à subir des ennuis et (les avanies le doivent un peu à leur maladresse, à leur sans-gêne à choquer les préjugés, à leur oubli de se munir de passeport et de recommandations officielles.

Enfin, les examens terminés, le Vice-Roi me donna audience. Ce fut une belle cérémonie. Dans les provinces on est bien plus à cheval sur l'étiquette qu'à Pékin où les ministres mêmes font moins de façons pour vous recevoir que le dernier sous-préfet. On m'envoya chercher chez moi par un sous-préfet; à la porte extérieure du Yâ-men, je fus reçu liar un général de brigade entouré de moindres officiers, ů la